Comment ouvrir une brasserie artisanale ?
Le marché de la bière artisanale connaît un essor impressionnant en France, attirant de nombreux entrepreneurs passionnés par cet univers. Que vous envisagiez la création d’une brasserie artisanale ou d’une microbrasserie, il est essentiel d’en maîtriser tous les aspects. Entre une réglementation stricte, les coûts de fonctionnement, l’élaboration d’un business plan solide, la recherche de financements et le choix du statut juridique, chaque étape doit être soigneusement préparée. Keobiz vous guide dans toutes les démarches pour ouvrir une brasserie et faire de votre projet une véritable réussite !
Une brasserie artisanale n’est pas un restaurant, mais un établissement qui produit et parfois vend sa production de bières.
Il existe différentes sortes de brasseries : la picobrasserie, la microbrasserie, la brasserie classique ou encore la brasserie Brewpub.
Pour ouvrir une brasserie, plusieurs étapes sont à respecter : s’informer sur la réglementation, la fiscalité et les coûts, faire une étude de marché et un business plan, choisir son statut et immatriculer son entreprise.
Profitez de nos conseils d’experts pour lancer une brasserie qui se démarque des concurrents !
Ouvrir une brasserie : de quoi parle-t-on ?
Avant de poursuivre, il est important de préciser un point essentiel, car le terme brasserie peut désigner deux activités différentes :
- La brasserie restaurant qui sert de la bière, mais aussi toutes sortes de plats et de boissons. Traditionnellement, ces établissements sont approvisionnés par des brasseurs et sont généralement liés par des contrats d’exclusivité.
- La brasserie artisanale qui correspond au lieu de fabrication de bières artisanales (et parfois à la distribution), gérée par un patron : le brasseur.
Ici, nous nous concentrons sur la création de brasseries artisanales, c’est-à-dire le secteur qui regroupe des entreprises dédiées à la production de bières, allant de la microbrasserie aux brasseries de taille moyenne ou industrielle. Si votre projet consiste à produire vos propres recettes et à conquérir le marché de la bière artisanale, cet article est pour vous !
Les différents types de brasseries artisanales
Avant de vous lancer dans votre projet d’ouverture de brasserie, il est essentiel de définir le type d’établissement qui correspond à vos ambitions et à vos moyens.
- La picobrasserie : sa production est limitée à quelques hectolitres (entre 100 et 500 litres). Ce modèle est idéal pour débuter en parallèle d’une autre activité professionnelle.
- La microbrasserie : jusqu’à 1 000 hectolitres par an. La gamme de bières permanentes reste restreinte, mais le brasseur, qui travaille généralement seul, propose régulièrement des bières saisonnières ou éphémères.
- La brasserie classique : jusqu’à 200 000 hectolitres par an, avec 2 à 6 références permanentes ainsi que des créations saisonnières. Son fonctionnement nécessite une équipe élargie et une logistique plus développée.
- La brasserie Brewpub est un modèle de bar brasserie-restaurant où la bière est produite et consommée sur place. Attention, un Brewpub implique des horaires d’ouverture flexibles, incluant souvent les soirs et week-ends.
Bien sûr, votre projet peut être évolutif. Par exemple, vous pouvez commencer avec une microbrasserie et la transformer en Brewpub. L’important est de prévoir dès le départ le budget et le local adapté à une telle transition.
Les étapes clés pour ouvrir une brasserie
Pour concrétiser votre projet de création de brasserie, vous devez avoir une bonne connaissance des démarches à effectuer. Voici les principales étapes à suivre pour donner vie à votre entreprise de bières artisanales.
S’informer sur la réglementation en vigueur pour les brasseries
En France, les brasseurs doivent respecter un cadre réglementaire strict, destiné à garantir la qualité des produits et la sécurité des consommateurs.
En premier lieu, si vous souhaitez vendre vos bières directement sur place (en dégustation ou en vente à emporter), vous devez obtenir un permis de débit de boissons. La licence III est suffisante pour la vente de bière. Cette licence est délivrée par la préfecture ou la mairie, après avoir suivi une formation spécifique sur la prévention des risques liés à la consommation d’alcool. Elle est valable 10 ans.
Vous devrez également respecter des règles d’étiquetage bien précises pour être en conformité avec la réglementation européenne. Toutes vos étiquettes doivent comporter les informations suivantes :
- La liste des ingrédients (avec mention des allergènes).
- Le titre alcoométrique volumique (% du volume d’alcool).
- La date limite de consommation (DLC).
- Le nom et l’adresse du producteur.
Enfin, pour produire et vendre de la bière, vous devez déclarer votre activité auprès de plusieurs organismes : les douanes (l’obtention d’un numéro d’accise est obligatoire), la mairie et la DDASS (direction départementale des affaires sociales et sanitaires) qui doit vérifier la conformité sanitaire de votre production et de vos locaux.
Comprendre la fiscalité spécifique à la bière
La bière est soumise à plusieurs taxes spécifiques qui varient selon sa composition et le volume de production :
- Le droit d’accise : en 2024, il est fixé à 7,96 € par hectolitre et par degré alcoolique. Toutefois, un taux réduit de 3,98 € par hectolitre et par degré s’applique :
- si votre production annuelle est inférieure à 200 000 hectolitres,
- pour les bières dont le titre alcoométrique n’excède pas 2,8 % vol.
- La taxe Prémix : cette contribution concerne les bières ayant un titre alcoométrique compris entre 1,2 % et 12 % vol si elles répondent à l’une des conditions suivantes :
- être issues d’un mélange de boissons alcoolisées et non alcoolisées,
- afficher un taux de sucre supérieur à 35 grammes par litre.
- La contribution pour la modernisation de la restauration : cette taxe s’applique aux brasseries-restaurants réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 200 000 €.
Quel que soit votre projet : ouvrir une crèche, une salle de sport, un camping ou encore un hôtel, chaque secteur d’activité possède sa propre fiscalité et réglementation. Par exemple, pour ouvrir un salon de thé, vous serez soumis à des règles d’hygiène et une réglementation stricte, mais les coûts d’investissement sont moindres, alors qu’ouvrir un garage automobile implique des frais d’équipements importants, mais une législation plus souple en matière d’hygiène. De même, certains secteurs imposent l’obtention d’un diplôme ou d’une licence III alors que d’autres non.
Dans tous les cas, pensez à consulter régulièrement les évolutions de la législation pour rester en conformité, et à solliciter l’aide d’un expert-comptable spécialisé. Notre cabinet d’expertise comptable accompagne chaque entrepreneur, de la création à la gestion de son entreprise au quotidien, tout en optimisant sa rentabilité.
Évaluer les coûts de votre projet d’ouverture de brasserie
Le coût d’ouverture d’une brasserie varie considérablement en fonction de la taille et du type d’établissement. Par exemple, pour une picobrasserie, comptez entre 10 000 et 30 000 € d’investissement en matériel de brassage (cuves, système de refroidissement, fermenteurs, etc.). Pour une brasserie plus grande, prévoyez entre 50 000 et 100 000 €.
Ajoutez à cela les matières premières : le malt, le houblon, les levures et l’eau, sans oublier les contenants (bouteilles, fûts) et les matériaux pour l’étiquetage. La location ou l’achat d’un local adapté représente également une part importante du budget, auquel vous devez inclure les coûts annexes (les assurances, les frais marketing, les démarches administratives et une réserve pour les imprévus).
Réaliser une étude de marché et un business plan solide
Pour ouvrir une brasserie pérenne, une étude de marché approfondie est indispensable. Voici les points principaux à considérer :
- La concurrence : identifiez les brasseries déjà présentes dans votre région. Étudiez leurs produits, leurs prix, et leurs canaux de distribution pour repérer des opportunités de différenciation.
- Le profil de votre clientèle cible : déterminez à qui vous voulez vendre vos bières (amateurs de bières artisanales, consommateurs bio, etc.) et adaptez votre offre à leurs attentes.
- Les tendances du marché : suivez l’évolution des préférences des consommateurs (bières locales, saveurs innovantes, produits écoresponsables) pour orienter vos créations.
Élaborez ensuite votre business plan en détaillant vos coûts de production, le matériel et vos prix de vente, vos stratégies marketing et commerciale et vos prévisions financières à court et moyen terme. Un business plan bien conçu vous servira non seulement d’outil de gestion au quotidien, mais aussi à convaincre les investisseurs pour obtenir des financements.
Choisir un statut juridique adapté à la création d’une brasserie artisanale
Le choix du statut juridique est une étape stratégique, qui détermine la fiscalité et la responsabilité de votre entreprise :
- La micro-entreprise : idéale pour tester votre activité avec un coût administratif réduit. Cependant, ce statut impose un plafond de chiffre d’affaires, ce qui peut limiter votre croissance.
- L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) : adaptée si vous souhaitez travailler seul tout en protégeant votre patrimoine personnel.
- La SARL (société à responsabilité limitée) : un bon choix si vous envisagez de vous associer ou d’embaucher du personnel dès le départ.
- La SAS (société par actions simplifiée) : particulièrement flexible, ce statut est prisé des entrepreneurs pour son fonctionnement adaptable et sa crédibilité auprès des investisseurs.
Immatriculer son entreprise de bières artisanales
Une fois votre statut juridique choisi, il vous reste à immatriculer votre entreprise ou votre société de brassage auprès du registre du commerce et des sociétés (RCS) si vous optez pour une SARL ou une SAS, ou auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) pour une activité artisanale.
Pour pouvoir immatriculer votre brasserie, il vous faudra rédiger les statuts de l’entreprise, constituer et déposer le capital social à la banque et publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales. Ensuite, rendez-vous sur le guichet unique de l’INPI qui centralise désormais toutes les formalités des entreprises.
Vous recevrez alors un numéro SIRET, indispensable pour démarrer vos activités. N’oubliez pas d’ouvrir un compte bancaire professionnel et de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle pour protéger votre entreprise.
Nos conseils pour fabriquer et commercialiser votre marque de bières
Créer une bière artisanale ne se limite pas à la production. Voici quelques astuces pour ouvrir une brasserie qui fait toute la différence !
- Se former : maîtrisez les techniques de brassage et suivez des formations professionnelles pour perfectionner vos recettes.
- Innover : proposez des produits uniques (bières bio, saveurs inédites).
- Soigner votre branding : un nom, un logo et des étiquettes qui reflètent votre identité sont essentiels pour capter l’attention des clients.
- Diversifier vos points de vente : bars, restaurants, marchés locaux, foires, salons professionnels.
- Adopter une stratégie digitale efficace : site internet, réseaux sociaux, partenariats avec des influenceurs spécialisés ou des fournisseurs.
Ouvrir une brasserie artisanale est un projet passionnant, mais exigeant, qui nécessite une préparation minutieuse à chaque étape. Chez Keobiz, nous mettons notre expertise à votre service pour accompagner les entrepreneurs dans leurs démarches, optimiser leur rentabilité et garantir leur conformité légale. Faites confiance à nos conseillers pour transformer vos ambitions en succès durable.
Obtenir un devis gratuit et sans engagement !
Le financement d’une brasserie peut provenir de sources variées : apport personnel, prêts bancaires, subventions publiques, aides régionales ou financement participatif (crowdfunding).
Oui, aucun diplôme spécifique n’est requis pour ouvrir une brasserie artisanale. Cependant, une formation en brassage, gestion d’entreprise ou hygiène est fortement recommandée pour maîtriser les aspects techniques et proposer une bière de qualité.
Privilégiez un local accessible, avec suffisamment d’espace pour les équipements et une salle de dégustation. Les zones à fort passage ou les zones touristiques sont particulièrement avantageuses pour attirer les clients et maximiser votre visibilité.