Bilan simplifié : les informations essentielles à retenir pour les entreprises
Le bilan comptable s’apparente à une photographie de l’entreprise à un moment donné, donnant une vision globale de son état financier – une information cruciale qui permet d’anticiper ses besoins et de prendre des décisions éclairées. C’est aussi l’une des obligations auxquelles les sociétés doivent se conformer en fonction de leur statut et de leur régime d’imposition. Mais saviez-vous qu’il existe une version allégée de ce document ? Au même titre que le bilan classique, le bilan simplifié doit être réalisé une fois par année fiscale, à la clôture de l’exercice comptable. Toutefois, seules certaines entreprises sont autorisées à présenter leurs comptes annuels de manière condensée. Keobiz vous dit tout ce qu’il faut savoir.
Le bilan simplifié est une version allégée du bilan comptable. Il regroupe les différents emplois dans des catégories globales, sans entrer dans le détail. On y retrouve les colonnes « actif » et « passif ».
Seules les personnes physiques ou morales soumises au régime réel simplifié d’imposition peuvent présenter leurs comptes annuels de manière condensée.
L’analyse du bilan permet aux parties prenantes de prendre des décisions éclairées pour l’avenir de l’entreprise.
Qu’est-ce qu’un bilan simplifié ?
Le bilan simplifié désigne une forme allégée et concise du bilan comptable traditionnel, qui reprend les grandes lignes de ce dernier, mais sans entrer dans le détail (donc en laissant de côté certains éléments).
La principale différence entre un bilan simplifié et un bilan classique réside dans leur niveau de détail et de complexité. En effet, le bilan traditionnel présente le solde de chaque compte pris individuellement, en donnant une vision détaillée des actifs et des passifs de l’entreprise. Tandis que sa version allégée se contente de regrouper les différents emplois dans des catégories globales. Ce document est conçu pour être plus facile à préparer, mais aussi plus simple à lire et à comprendre : il est donc plus accessible aux dirigeants comme aux tiers intéressés (actionnaires et clients).
Le bilan allégé s’accompagne d’un compte de résultat simplifié. Celui-ci tient compte exclusivement des opérations ayant une incidence sur le résultat comptable de l’entreprise : il intègre donc seulement les recettes, dont sont soustraites les charges.
Quel est le contenu d’un bilan comptable simplifié ?
Le bilan comptable est une composante clé de la comptabilité financière des entreprises parce qu’il donne une vue d’ensemble de la situation financière, de la trésorerie et du patrimoine de l’entreprise. C’est l’une des obligations comptables imposées en fonction du régime d’imposition et du statut juridique, aux côtés du grand livre comptable (un registre détaillé des comptes utilisés), de la balance comptable (qui met en relation le résultat de l’exercice et le bilan) et de la liasse fiscale (un formulaire de déclaration de résultat transmis à l’administration pour calculer l’impôt, obligatoire y compris pour les entreprises individuelles). Dans sa version simplifiée, le bilan reprend tous les comptes du plan comptable de la classe 1 à la classe 5, en les séparant en deux grandes parties :
- Les actifs englobent les emplois permanents (l’actif immobilisé, autrement dit : les immobilisations incorporelles, corporelles et financières – donc tous les investissements réalisés), les emplois temporaires (l’actif circulant, comme les stocks, les avances et acomptes versés, les créances clients, les valeurs mobilières et de placement ou les disponibilités) ainsi que les charges constatées d’avance.
- Le passif regroupe les financements permanents (les capitaux propres : apports des associés au capital, écarts de réévaluation, réserve légale, réserves réglementées, report à nouveau, résultat de l’exercice et provisions réglementées), les dettes (emprunts et assimilés, avances et acomptes reçus, dettes fournisseurs), les provisions pour risques et charges, et les profits constatés d’avance.
En somme, les éléments du bilan sont bien présents dans la version simplifiée du document, mais regroupés dans des catégories plus vastes : le total des immobilisations, des créances et des dettes, ainsi que les amortissements et provisions. Pour des questions de conformité, il est important de confier cette tâche à un expert-comptable, y compris si vous êtes entrepreneur indépendant (par exemple, pour gérer votre comptabilité en service à la personne ou pour faire le point sur votre activité de fleuriste).
Chez Keobiz, votre expert-comptable prend en charge la gestion comptable quotidienne de votre entreprise, notamment l’établissement des comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe).
Quels sont les avantages du bilan simplifié ?
Le bilan simplifié offre l’avantage d’être plus facile à lire et à comprendre par les personnes intéressées, en regroupant les différents éléments comptables dans des catégories générales : cela permet d’interpréter les chiffres sans peine et de prendre des décisions plus aisément. Plus rapide à établir, il permet aussi de gagner du temps et constitue, pour les petites structures, une formalité simplifiée.
Cependant, cette version allégée du bilan revêt aussi des inconvénients. En particulier, le manque de détail dans les informations disponibles ne permet pas d’évaluer correctement la santé financière de l’entreprise, ce qui peut avoir un impact sur la confiance des partenaires (notamment les investisseurs) et limiter la capacité des parties prenantes à prendre des décisions pertinentes. Il existe aussi un risque de non-conformité, d’où l’importance de déléguer ce travail à un professionnel.
Afin d’offrir une vision plus complète, le bilan simplifié peut s’accompagner d’autres documents comptables, à l’image du bilan fonctionnel. Celui-ci contient les mêmes éléments, mais triés par liquidités. En substance, le bilan fonctionnel sert à étudier plus précisément l’état financier de l’entreprise et à évaluer la bonne utilisation de ses ressources durant l’exercice.
Quelles entreprises peuvent établir un bilan comptable simplifié ?
La présentation des comptes annuels de manière allégée est réservée aux personnes physiques ou morales qui sont soumises au régime réel simplifié d’imposition. Ces entreprises ont l’obligation légale de tenir une comptabilité classique tout en bénéficiant d’allègements comptables : enregistrement des recettes et des dépenses en cours d’exercice, constatation des créances et des dettes au terme de l’exercice social, établissement d’un bilan condensé et d’un compte de résultat simplifié, et dispense de produire une annexe.
Le régime réel simplifié est accessible aux structures (SAS, SA, SARL, SASU, EURL, association ou autre) dont le montant du chiffre d’affaires de l’année civile précédente n’excède pas un seuil spécifique :
- Jusqu’à 840 000 € pour les activités de vente de biens corporels, de restauration ou de mise à disposition de logement.
- Jusqu’à 254 000 € pour les autres activités.
De plus, le montant de la TVA dont l’entreprise est redevable doit être inférieur à 15 000 euros.
(Seuils valables pour les années 2023, 2024 et 2025.)
En dessous de 188 700 € pour les activités de vente et 77 700 € pour les autres activités, vous êtes placé de plein droit sous le régime de la micro-entreprise, avec des obligations comptables et fiscales extrêmement allégées. Néanmoins, n’importe quel entrepreneur peut opter pour le réel simplifié sur demande si cela est à son avantage, notamment pour bénéficier de la déduction des charges au réel. Une option valable pour une durée d’un an, et reconductible de manière tacite pour une année supplémentaire.
En outre, les entreprises ont la possibilité de présenter un bilan et un compte de résultat simplifiés si elles remplissent deux des trois critères qui suivent :
- Un chiffre d’affaires total inférieur à 15 millions d’€.
- Un bilan total intérieur à 7,5 millions d’€.
- Un nombre de salariés inférieur ou égal à 50.
Pour les moyennes entreprises, il est possible de présenter uniquement un compte de résultat simplifié lorsqu’elles n’excèdent pas deux des trois seuils qui suivent :
- Un chiffre d’affaires total inférieur à 50 millions d’€.
- Un bilan total intérieur à 25 millions d’€.
- Un nombre de salariés inférieur ou égal à 250.
(Seuils pour 2024.)
Comment réaliser un bilan simplifié ?
Dans le but de réaliser un bilan simplifié, vous devez vous conformer aux obligations légales adossées à l’établissement des comptes annuels. Ceux-ci comprennent plusieurs documents : le bilan, le compte de résultat, l’annexe et la liasse fiscale (sauf allègement comptable spécifique).
Le bilan simplifié comprend deux catégories, l’actif et le passif. Tous les éléments qui les constituent doivent être présentés dans l’ordre de liquidité pour l’actif et d’exigibilité pour le passif. Pour chaque poste, il s’agit d’indiquer le montant brut et net, sans donner de précisions. Par exemple, on parle juste d’ « immobilisations financières » sans indiquer les participations et les titres immobilisés, ou de « stocks » sans préciser qu’il s’agit des matières premières, des marchandises ou des en-cours de production de biens et de services.
Voici un modèle de bilan simplifié pour une entreprise :
Montants bruts
Amortissements
Montants nets
ACTIF
Immobilisations : incorporelles
corporelles
financières
Stocks
Créances clients
Disponibilités
Charges constatées d’avance
Total actif
PASSIF
Capital social
Résultat de l’exercice
Réserves
Provisions pour risques et charges
Dettes financières
Dettes fournisseurs
Dettes diverses
Produits constatés d’avance
Total passif
Comment analyser un bilan simplifié ?
L’analyse pertinente d’un bilan comptable simplifié suppose d’étudier un certain nombre d’indicateurs :
- Le résultat de l’exercice figure dans la catégorie des capitaux propres, au niveau du passif. Il permet de savoir si l’entreprise a dégagé un bénéfice ou subi une perte nette une fois l’impôt payé. En cas de bénéfice, l’affectation du résultat consiste à choisir entre distribuer des dividendes aux actionnaires et mettre de côté une partie du montant (en réserve ou en report à nouveau).
- Le report à nouveau est situé dans la même catégorie : il représente les bénéfices ou les pertes accumulés lors des exercices précédents. En pratique, un report positif signifie que des bénéfices ont été mis en réserve, tandis que l’inverse souligne l’existence de pertes accumulées.
- Le besoin en fonds de roulement (BFR) mesure les liquidités de l’entreprise et témoigne de son besoin de financement afin de couvrir les opérations courantes. S’il est négatif, cela indique une ressource de financement durable, générée par l’exploitation. On le calcule en tenant compte des stocks et des en-cours qui figurent dans les actifs.
La formule de calcul du BFR est la suivante : stocks moyens + en-cours moyens des créances clients – en-cours moyens des dettes.
- Le fonds de roulement net global (FRNG) représente le surplus de ressources durables de l’entreprise, une fois les actifs immobilisés financés. Il doit pouvoir couvrir le besoin en fonds de roulement (BFR).
La formule de calcul du FRNG est la suivante : capitaux + dettes financières stables – emplois stables.
- L’actif net reflète la valeur réelle de l’entreprise, une information essentielle en cas de cession d’activité ou de mise en liquidité. Il est calculé en prenant l’actif total (immobilisé et circulant) dont sont soustraites les dettes totales. Un actif net positif indique que les actifs excèdent les dettes.
Ces indicateurs clés permettent d’avoir un aperçu concret de la santé de l’entreprise sur le plan financier, et ainsi de prendre les décisions qui s’imposent concernant sa gestion et les placements à réaliser.
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Le bilan donne une vision globale de la situation de l’entreprise à un instant « T ». Pour savoir s’il est bon ou pas, il faut regarder différents indicateurs :
- Le résultat de l’exercice.
- Le report à nouveau.
- Le besoin en fonds de roulement.
- Le fonds de roulement net global.
- L’actif net.
Cette analyse est idéalement confiée à un expert-comptable, compétent pour tirer les conclusions d’un bilan.
Le chiffre d’affaires constitue un état financier distinct et n’apparaît généralement pas sur le bilan comptable simplifié. Pour le déterminer, il faut se référer au compte de résultat : le chiffre d’affaires y est indiqué parmi les éléments des produits d’exploitation.
La présentation simplifiée des comptes annuels est réservée aux entreprises qui ne dépassent pas certains seuils de bénéfice, de chiffre d’affaires et d’effectif. Néanmoins, certaines catégories de sociétés ne peuvent pas bénéficier des allègements comptables, indépendamment de leur situation financière, pour des questions de conformité. Parmi celles-ci : les établissements bancaires, les assurances, les mutuelles, les sociétés cotées en Bourse, ainsi que les organismes qui font appel à la générosité publique.
Alors que le bilan comptable utilise l’actif et le passif de l’entreprise, le bilan fonctionnel s’appuie sur les emplois et les ressources de celle-ci. Les ressources désignent l’origine des flux de trésorerie, tandis que les emplois renvoient à l’utilisation que l’entreprise fait de ces flux. Ce faisant, le bilan fonctionnel a pour but de mettre en évidence les différents cycles (financement et exploitation, notamment) et de vérifier leur bon équilibre.