Quel budget prévoir pour lancer une entreprise de plomberie ?
Vous envisagez de vous lancer comme plombier-chauffagiste à votre compte ? Créer une entreprise dans ce domaine suppose de remplir des formalités (justification de vos qualifications professionnelles, choix de la forme juridique – EI, EURL, SARL ou autre – et du régime d’imposition, enregistrement de l’activité), mais aussi d’établir un business plan. À ce titre, il est essentiel de prendre en compte la dimension économique de ce projet : les investissements à prévoir pour démarrer votre activité d’entrepreneur, qu’il s’agisse de la couverture assurantielle, des frais de création d’entreprise, des charges fixes ou de l’achat du matériel. Avec Keobiz, faites le point sur le budget nécessaire pour ouvrir une entreprise de plomberie.
Le métier de plombier est réglementé : pour créer une entreprise, il faut avoir suivi une formation, avoir obtenu un diplôme, ou justifier d’une expérience de 3 ans dans une société de plombier-chauffagiste.
Le budget à prévoir pour le lancement de l’activité englobe les frais de création de l’entreprise, les frais d’assurance, les frais matériels et l’indispensable publicité (pour trouver ses premiers clients).
Disposer d’un solide matelas financier en début d’activité permet de vivre les premiers mois plus sereinement et de se prémunir contre les aléas, à la fois personnels et professionnels.
Comment ouvrir une entreprise de plomberie ?
Avant de s’intéresser au budget nécessaire, il est essentiel d’en revenir aux fondamentaux : les étapes à suivre pour lancer une activité de plombier-chauffagiste. Voici ce que vous devez savoir.
Les qualifications professionnelles obligatoires
La plomberie est une activité artisanale et commerciale réglementée, au même titre que la peinture en bâtiment. Pour exercer ce métier et proposer vos prestations, quels que soient le statut juridique choisi et votre domaine d’intervention, vous devez justifier d’un diplôme d’État (CAP ou Brevet professionnel), d’un titre de même niveau homologué par le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ou d’une formation prodiguée par la Chambre des métiers et de l’artisanat ou par la Banque publique d’investissement. À défaut, vous devez justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans comme dirigeant, salarié ou entrepreneur indépendant dans le métier. Ces documents sont à fournir lors de l’immatriculation. Enfin, vous êtes dans l’obligation de souscrire des assurances adaptées (assurance RC Pro en cas de dommages aux tiers et assurance décennale, voir plus bas), de disposer des équipements adéquats et de prévoir divers coûts de départ. C’est aussi le cas pour d’autres professions, par exemple pour devenir électricien indépendant, pour ouvrir un magasin d’optique, pour proposer des services au sein d’une agence de voyage, ou encore pour avoir le droit de créer une entreprise du bâtiment.
Le statut juridique
Quelle forme juridique choisir pour votre activité de plombier ? Vous avez le choix d’exercer en nom propre ou de créer une société, chaque option ayant ses avantages et ses inconvénients.
- L’entreprise individuelle vous permet d’exercer en nom propre. Le statut est à la fois simple à créer et à gérer, avec une imposition sur le revenu par défaut (vous avez toutefois la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés) et des cotisations sociales calculées sur votre chiffre d’affaires. Au régime de la micro-entreprise, les formalités sont encore plus légères. De plus, depuis 2022, le patrimoine personnel est séparé du patrimoine professionnel (il n’y a plus d’EIRL), ce qui vous confère une protection supplémentaire. En contrepartie, il est impossible de s’associer ou de recruter en entreprise individuelle.
- La société (SARL, SAS, SNC) offre un cadre plus sécurisant en séparant de fait la personne physique de la personne morale, et vous permet de vous associer et/ou de recruter, mais avec des formalités plus lourdes à accomplir et une gestion plus complexe à assurer. L’EURL et la SASU sont les versions unipersonnelles (constituées d’un seul associé) de la SARL et de la SAS. Compte tenu des obligations plus rigoureuses, il est préférable de recourir aux services d’un expert-comptable.
Le plombier auto-entrepreneur bénéficie d’une gestion allégée sur le plan comptable, fiscal et social, et n’a pas besoin d’ouvrir un compte bancaire professionnel pour sa trésorerie. C’est donc le statut juridique idéal pour tester une activité en tant qu’indépendant. À condition de tenir compte de ses inconvénients : pas de déduction des frais professionnels ni de récupération de la TVA sous un certain seuil de revenus, et un chiffre d’affaires annuel plafonné à 188 700 € au total (dont un maximum de 77 700 € pour la partie main-d’œuvre, qui est considérée comme une activité artisanale). Notez au passage que les assurances restent obligatoires, même en auto-entreprise.
La création de l’entreprise
Toutes les démarches de création d’une activité se déroulent en ligne, via le Guichet unique de formalités des entreprises. Si vous choisissez de constituer une société, vous devez également rédiger des statuts, publier une annonce légale, déposer le capital social sur un compte professionnel, et choisir votre régime d’imposition. L’envoi des pièces justificatives permet d’immatriculer l’entreprise.
L’établissement du business plan
Le business plan est un passage obligé au lancement d’une activité, quel que soit le domaine concerné. C’est une manière de valider l’aspect financier de votre projet en tenant compte des dépenses qui vous attendent et des bénéfices que vous êtes susceptible de réaliser.
En substance, ce document intègre une étude de marché, fait le point sur votre modèle économique (services proposés, tarifs appliqués, clientèle ciblée, zone de chalandise), dépeint votre offre commerciale, établit un prévisionnel financier, et décrit votre stratégie de développement. Il inclut également le budget nécessaire pour lancer l’activité et acquérir le matériel indispensable. C’est justement ce que nous allons voir maintenant.
Quel budget pour ouvrir une entreprise comme plombier ?
Avant de vous lancer dans les formalités pour ouvrir votre entreprise, vous devez absolument évaluer vos besoins financiers en début d’activité : la somme d’argent nécessaire pour créer l’entreprise, souscrire une couverture assurantielle, couvrir vos charges, faire l’acquisition du matériel et trouver vos premiers clients. À quoi faut-il vous attendre ? Vos besoins budgétaires peuvent être décomposés en plusieurs postes.
Les frais de création d’entreprise
Le coût des formalités de création d’entreprise dépend de la forme juridique choisie et de la nature de l’activité exercée.
- Micro-entreprise : création et enregistrement gratuits.
- EI : 24,08 € pour une activité commerciale, 45 € pour une activité artisanale, et zéro euro pour une activité libérale ou agricole.
- Société civile : 66,88 €, auxquels il faut ajouter les frais de déclaration des bénéficiaires effectifs (21,41 €) et les frais de publication de l’annonce légale (qui varient en fonction du nombre de caractères contenus dans l’annonce et du département de diffusion).
- Société commerciale : 37,45 €, auxquels il faut ajouter 15 € s’il s’agit d’une activité artisanale, ainsi que les frais de déclaration des bénéficiaires et de publication de l’annonce.
Lors de la création de votre société, vous pouvez vous faire accompagner par un expert-comptable ou par un avocat spécialisé pour la rédaction des statuts et de l’annonce légale, pour l’ouverture d’un compte et le dépôt du capital social, ainsi que pour toutes les démarches indispensables. Cela vous coûtera entre 1 500 et 3 000 €.
Les frais d’assurance
L’activité de plombier comporte des risques, à la fois pour le chef d’entreprise et pour ses clients. Voilà pourquoi les plombiers sont dans l’obligation de souscrire une couverture assurantielle qui se décompose comme suit :
- L’assurance responsabilité civile professionnelle vous protège en cas de dommages (matériels et immatériels) causés aux tiers dans le cadre de vos interventions chez les clients. Comptez à partir de 300 € par an.
- L’assurance décennale couvre les malfaçons éventuelles à la suite de vos travaux, pendant une période de 10 ans. En création, comptez entre 1 300 et 2 300 € par an.
- Il existe aussi d’autres assurances pertinentes pour une société. Par exemple, l’assurance d’une SARL peut inclure la garantie recours juridique, la responsabilité civile exploitation, la couverture des locaux, voire une cyber-assurance.
Le coût de l’assurance varie en fonction de plusieurs paramètres :
- La nature de votre activité.
- La taille de votre entreprise, selon que vous avez ou non des salariés.
- Le chiffre d’affaires réalisé (ou le prévisionnel financier lorsque vous démarrez).
- Le lieu d’exercice.
- Votre expérience en tant que plombier et votre sinistralité depuis que vous exercez (l’absence de sinistres vous fera bénéficier de réductions notables sur les primes).
- L’étendue des garanties souhaitées.
- Les franchises et les plafonds d’indemnisation.
Les frais matériels : locaux, véhicule et équipement
En devenant plombier indépendant ou chef d’entreprise, vous devez vous charger de trouver des locaux commerciaux ainsi qu’un véhicule pour assurer vos déplacements chez les clients, et de vous équiper convenablement.
- Les locaux serviront à stocker votre matériel, à recevoir vos clients, et éventuellement à vendre des pièces ou des outils de plomberie.
- Pour le véhicule, vous pouvez opter pour une petite voiture ou un utilitaire, voire une simple trottinette électronique à condition de ne pas vous déplacer avec trop de matériel (si vous exercez en ville et dans une zone géographique restreinte, par exemple).
- Enfin, le matériel est indispensable : vous devez disposer d’une panoplie composée d’instruments, d’outils et de fournitures, et adaptée à votre activité. Pinces diverses, chalumeau, lampe à souder, clé à bonde, déboucheur, ébavureur, tournevis – ces ustensiles doivent pouvoir vous accompagner partout où vous allez, en complément de votre stock de quincaillerie (joints, tuyaux, raccords, vannes et autres).
La publicité
En début d’activité, vous devez consacrer du temps à une tâche extérieure à la plomberie : la publicité. Il s’agit de mettre en place des actions de communication afin de faire connaître votre nouvelle entreprise, de proposer vos offres, et de trouver vos premiers clients. Pour ce faire, les moyens à votre disposition sont nombreux :
- Affichage publicitaire.
- Supports print (flyers, cartes de visite, brochures).
- Envoi d’emails.
- Campagnes publicitaires en ligne (Google et réseaux sociaux).
- Création d’un site web.
- Développement d’un réseau professionnel.
Les coûts de communication et de publicité font pleinement partie de l’incontournable budget pour ouvrir une entreprise en tant que plombier. À vous de décider quels investissements sont nécessaires au démarrage de votre activité, pourquoi pas avec l’assistance de professionnels du marketing.
Le matelas financier
Enfin, il est important de prévoir un matelas financier confortable. Cette somme d’argent vous permettra de vivre en attendant de générer vos premiers bénéfices, mais aussi de vous couvrir en cas d’aléas défavorables (frais imprévus, absence de clients, accidents, matériel déficient à racheter ou à faire réparer). Cela n’a rien d’obligatoire, mais c’est une manière de vivre plus sereinement votre première année en tant qu’artisan indépendant.
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Pour lancer votre activité de plombier, vous devez :
- Disposer des qualifications académiques ou professionnelles obligatoires.
- Choisir la forme juridique adaptée.
- Remplir les formalités de création d’entreprise.
- Établir un business plan.
La rémunération d’un plombier indépendant varie grandement en fonction des services proposés, de la zone géographique où l’activité est exercée, de l’expérience acquise, du type d’intervention proposé, et de l’ancienneté de son entreprise. Au global, un plombier à son compte peut espérer gagner jusqu’à 6 500 € bruts mensuels une fois son rythme de croisière atteint. De cette somme, il faut déduire les charges sociales et les impôts.
La plomberie étant une activité réglementée, il est indispensable de justifier d’une qualification. Il peut s’agir :
- D’un diplôme (CAP ou Brevet professionnel).
- D’un titre de même niveau homologué par le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
- D’une formation prodiguée par un organisme compétent.
- D’une expérience d’au moins 3 ans en tant que plombier (salarié, indépendant ou chef d’entreprise), au sein d’un pays de l’Union européenne ou d’un État membre de l’Espace économique européen.
Les plombiers ne peuvent donc pas exercer sans qualifications préalables.