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Créer une entreprise de rénovation du bâtiment, comment ça marche ?

Vous ambitionnez de vous lancer dans la rénovation de logement et, pour cela, de créer votre propre entreprise de BTP ? Avant toute chose, il est essentiel de connaître les conditions d’exercice de cette activité artisanale et réglementée, puis de choisir avec soin votre domaine d’intervention en fonction de vos compétences et/ou de vos préférences. Il vous faudra ensuite prévoir le budget nécessaire, créer votre entreprise de rénovation en accomplissant les formalités administratives indispensables, et souscrire la bonne couverture assurantielle. Comment entamer une carrière de rénovateur en bâtiment ? Keobiz vous explique tout ce qu’il faut savoir.

En résumé :
  • Le bâtiment est une activité réglementée : la création d’une entreprise de rénovation suppose de disposer des compétences nécessaires, validées par des diplômes ou par une expérience professionnelle.

  • Pour vous lancer, vous devez définir votre projet en réalisant une étude de marché, établir un business plan et créer l’entreprise en immatriculant l’activité. Il vous faut aussi choisir le statut juridique adapté : EI (régime réel ou micro), EURL, SASU, SAS ou autre.

  • Il faut aussi souscrire des garanties et choisir l’emplacement de votre local commercial de BTP.

  • Le cas échéant, vous pouvez obtenir un label RGE : un levier de confiance indispensable pour les entreprises de rénovation énergétique.

Quelles sont les conditions à remplir pour créer une entreprise de rénovation ?

Avant de démarrer votre activité dans la rénovation de bâtiment, vous devez savoir que le secteur est réglementé. Autrement dit, l’accès à cette profession est réservé aux entrepreneurs qui justifient des qualifications ou des compétences nécessaires. Concrètement, pour créer une entreprise de rénovation, il faut :

  • Soit détenir un diplôme : au minimum un CAP (avec une spécialisation en menuiserie, en électricité, ou encore dans les métiers de l’isolation et du plâtre) ou un autre diplôme de niveau équivalent ou supérieur (BEP, bac pro technicien du bâtiment, BTS, licence pro).
  • Soit justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le secteur du bâtiment.

Au-delà de ces obligations réglementaires, vous devez également disposer de compétences en gestion d’entreprise, avoir un bon sens du relationnel, et savoir manager des équipes (notamment si vous recrutez des salariés).

Bon à savoir :

Depuis la loi PACTE de 2019, il n’est plus nécessaire pour les futurs artisans de suivre un stage de préparation à l’installation (SPI), autrefois obligatoire pour l’inscription au Répertoire des métiers (RM), remplacé par le Registre national des entreprises (RNE). Néanmoins, il est recommandé de s’inscrire à cette formation qui délivre des enseignements en gestion d’entreprise, fiscalité et comptabilité.

Créer une entreprise du bâtiment : quelles sont les étapes à suivre ?

Découvrez les grandes étapes à suivre pour créer une entreprise de rénovation en bonne et due forme, identifier un segment de marché pertinent, et lancer votre activité dans les meilleures conditions.

Définir la nature de votre activité

En matière de rénovation, un professionnel peut prendre en charge des travaux très divers au sein des bâtiments : modification des espaces existants, ajout de nouvelles pièces ou conception de nouveaux espaces, réfection des sols et des murs, rénovation énergétique, renouvellement des installations, et bien d’autres. L’activité de rénovation est donc susceptible de prendre de nombreuses formes, et il est indispensable de définir à l’avance quels types de travaux vous souhaitez proposer.

Globalement, il existe deux grandes possibilités :

  • Ouvrir une entreprise de BTP généraliste, qui prend en charge tout type de chantier. On parle alors d’une entreprise tout corps d’état (ETCE) faisant intervenir plusieurs corps de métier dans le secteur de la construction. Cela vous permet de cibler une clientèle plus large en gérant les chantiers de A à Z.
  • Opter pour une activité spécialisée, à savoir un type d’intervention que vous maîtrisez à la perfection, par exemple des travaux de rénovation de salle de bains ou d’amélioration énergétique. La clientèle est plus restreinte, mais vous pouvez facturer vos prestations plus cher, en vertu de votre expertise dans ce domaine spécifique.

Pour être pertinent, le choix de l’activité doit découler d’une étude de marché rigoureuse. Celle-ci vise à examiner les tendances et les opportunités dans le secteur de la rénovation et dans une zone géographique précise, à identifier les besoins de la clientèle, à analyser la concurrence et son positionnement, et à déterminer s’il est possible de vous faire une place sur ce territoire avec votre future entreprise. Il s’agit donc d’une étape essentielle, à ne surtout pas négliger. Au besoin, n’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels qui sauront vous guider dans la réalisation de cette étude complexe.

Établir un business plan

Une fois réalisée, l’étude de marché est intégrée au business plan : un document qui synthétise les éléments démontrant la viabilité financière de votre projet entrepreneurial. En substance, le business plan doit vous donner une vision claire des dépenses qui vous attendent, vous permettre d’évaluer les profits que vous allez tirer de votre activité durant les premières années, et vous aider à convaincre les éventuels investisseurs de vous suivre (banques et business angels).

Voici les composantes d’un business plan :

  1. L’introduction (ou pitch).
  2. La présentation des services proposés.
  3. La présentation du business model, autrement dit des leviers qui vous permettront de générer des revenus.
  4. La synthèse de l’étude de marché.
  5. Le prévisionnel financier, qui pose votre budget pour les 3 années à venir : charges, dépenses, recettes, besoins de financements et fluctuations du marché. Cette partie se décline en tableaux chiffrés.

Prévoir le financement du projet

Créer une entreprise de rénovation suppose de prévoir des moyens de financement adéquats. En d’autres termes, vous devez établir le budget nécessaire à la réalisation de votre projet (et à l’investissement de départ) :

  • Pour la location ou l’achat d’un local commercial et d’un véhicule professionnel.
  • Pour l’achat du matériel et des équipements indispensables à l’activité.
  • Pour la constitution de votre entreprise (notamment dans le cadre de la création d’une société, en raison de formalités complexes nécessitant l’accompagnement d’un professionnel).
  • Pour recruter des salariés au sein de votre société.
  • Pour communiquer sur votre enseigne et trouver vos premiers clients.
  • Pour constituer une trésorerie, essentielle durant les premiers mois d’activité, en attendant que vous commenciez à rentrer de l’argent.

Une fois votre budget défini, vous devez partir en quête de financements. Les fonds peuvent provenir de ressources personnelles, d’un prêt bancaire, de financements octroyés par des investisseurs privés ou par des organismes publics (comme Bpifrance), d’une campagne de crowdfunding, ou encore d’un prêt d’honneur.

Bon à savoir :

L’État propose aux entrepreneurs plusieurs aides en vue du lancement d’une nouvelle activité. Parmi les plus courantes se trouvent l’Acre et l’ARCE (deux aides destinées aux créateurs et aux repreneurs), ainsi que l’ARE (le maintien des allocations chômage pendant les premiers mois d’activité, en complément des revenus générés).

Choisir le statut juridique adapté

Le choix du statut juridique constitue une étape clé du processus de création d’une entreprise. Il s’agit de déterminer la forme sociale la plus adaptée à l’exercice de votre activité, selon que vous avez l’intention de travailler comme entrepreneur indépendant ou avec des associés, de vous lancer en nom propre ou d’opter pour une société (voir les différences entre l’entreprise et la société). À ce titre, vous pouvez hésiter entre une entreprise individuelle et une SASU, entre une micro-entreprise et une EURL, ou encore entre une SASU et une SARL, en tenant compte des prestations proposées et de la nature de votre projet. En fonction de votre choix, selon que vous optiez pour le statut de freelance ou pour la création d’une société, les formalités d’immatriculation peuvent diverger, ainsi que le montant de l’investissement de départ ou le type d’assurance nécessaire. Mais ce sont globalement les mêmes étapes que pour devenir consultant freelance, pour ouvrir une épicerie, ou encore pour lancer une supérette.

Voici un aperçu de vos options, avec les avantages de chacune :

  • Le statut d’entrepreneur individuel (EI) se caractérise par sa simplicité à tous les niveaux, depuis les formalités de création jusqu’au calcul de l’impôt et des cotisations. Au régime de la micro-entreprise, les obligations sont encore allégées, ce qui permet de lancer une activité très rapidement et sans contraintes – mais attention au plafond de chiffre d’affaires annuel, fixé à 77 700 € pour les prestations de services. De son côté, l’entreprise individuelle classique n’a pas de plafond  de chiffre d’affaires et permet de déduire les charges des recettes, mais en contrepartie, les cotisations sociales sont plus lourdes que pour le statut d’auto-entrepreneur.
Bon à savoir :

Depuis la disparition du statut d’EIRL le 15 février 2022, toutes les entreprises individuelles sont à responsabilité limitée.

  • Les entités unipersonnelles offrent un bon équilibre : il s’agit de l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et de la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). L’une ou l’autre est gérée par un associé unique qui prend toutes les décisions, ce qui facilite grandement le pilotage quotidien de l’activité. Les obligations comptables, fiscales et sociales sont néanmoins plus complexes.
  • La société peut prendre différentes formes (SARL, SAS, SA, SNC ou autre), et a pour particularité d’être toujours constituée d’au moins deux associés. Cette forme juridique est plus souple et plus facile à faire évoluer. Mais c’est aussi celle qui s’accompagne des formalités les plus complexes (rédaction des statuts, dépôt du capital social) et des obligations les plus lourdes, notamment en matière de comptabilité et de fiscalité.
À retenir :

Le choix du statut juridique idéale dépend de la nature de votre projet dans le BTP :

  • Vous souhaitez démarrer une activité sans perdre de temps avec les formalités administratives ? L’EI est une bonne façon de commencer et pourquoi pas de tester un marché, avant d’évoluer vers une société.
  • Vous voulez entreprendre seul tout en bénéficiant d’une plus grande souplesse ? Les entités unipersonnelles sont faites pour vous, EURL ou SASU.
  • Vous comptez vous associer ? C’est plutôt vers une forme de société qu’il faut vous orienter.

Créer l’entreprise de BTP

Les modalités de création varient selon la forme juridique de votre entité :

  • Pour une entreprise en nom propre, il suffit d’immatriculer votre activité (voir plus bas) : la démarche est donc très simple.
  • Pour une société, vous devez en plus rédiger des statuts (qui organisent son fonctionnement), publier une annonce légale dans un journal habilité, et déposer un capital social dont le montant varie.

Pour le reste, le processus se déroule toujours via le guichet unique des formalités des entreprises. La structure est ensuite immatriculée automatiquement auprès du Registre national des entreprises, et vous recevez les numéros d’identification de votre entité (SIREN, SIRET et code APE). Notez que cette procédure doit avoir lieu au maximum 15 jours après le début de l’activité.

Choisir l’emplacement du local commercial

En tant que professionnel du bâtiment, vous n’aurez pas nécessairement besoin d’un local commercial. Mais il peut s’avérer utile de disposer d’une vitrine physique pour votre activité et d’un lieu où recevoir vos clients. Le cas échéant, il est essentiel de choisir l’emplacement avec soin en fonction de trois critères :

  • Votre zone de chalandise, autrement dit le marché que vous cherchez à conquérir, en tenant compte de la concurrence existante et des moyens financiers de vos futurs clients.
  • Votre budget, sachant que les prix d’un local peuvent varier du tout au tout selon qu’il se trouve en centre-ville ou en périphérie.
  • La surface dont vous avez besoin pour accueillir du public, mais aussi pour stocker votre matériel.

Opter pour les bonnes assurances

Parce qu’un professionnel de la rénovation intervient sur le bâti, il s’expose à des risques majeurs – ainsi que ses éventuels salariés. C’est pourquoi la loi impose aux entrepreneurs du bâtiment de souscrire des assurances spécifiques :

  • Une assurance civile professionnelle, qui couvre les conséquences financières des dommages que vous pourriez causer à vos clients ou à des tiers. Elle continue de courir après la réception des travaux.
  • Une assurance décennale, qui couvre les réparations des problèmes pouvant compromettre la stabilité du bâtiment et remettre en cause son usage normal, ou affecter la solidité d’un équipement. Comme son nom l’indique, l’assurance décennale court pendant 10 ans.
  • Une garantie de parfait achèvement, qui oblige l’entreprise à effectuer des travaux de réparation en cas de dommages qui apparaîtraient dans un délai d’un an après la réception.
  • Une garantie de bon fonctionnement, qui couvre le client contre les défauts impactant le fonctionnement d’un équipement pendant 2 ans à compter de son installation. Cela concerne par exemple les menuiseries (portes et fenêtres), les revêtements, ou encore les canalisations.

Au-delà de ces obligations, vous avez la possibilité de souscrire d’autres couvertures assurantielles, de manière à assurer votre stock et vos outils.

Bon à savoir :

Vous avez aussi l’obligation d’assurer vos locaux et votre véhicule professionnel.

Obtenir le label RGE

Le label RGE (reconnu garant de l’environnement) est une certification qui atteste des compétences d’un professionnel en matière de travaux énergétiques dans le bâtiment. Facultative, son obtention est recommandée si vous proposez des services de rénovation thermique ou d’amélioration des performances énergétiques, en raison de ses avantages pour les deux parties.

  • Pour votre client, le label RGE est une garantie de qualité : c’est l’assurance que vous disposez des compétences nécessaires à la réalisation des travaux prévus. Il s’agit donc, aussi, d’un levier de promotion pour votre entreprise.
  • Le recours à un professionnel RGE est une condition sine qua non pour bénéficier des aides financières de l’État dédiées à la rénovation énergétique : MaPrimeRénov’, éco-prêt à taux zéro ou TVA à 5,5 %.

L’obtention de ce label suppose de répondre à des critères en matière de qualification professionnelle, de formation, de respect des normes pour les travaux, et d’engagement dans une démarche d’amélioration continue de la qualité. Plus d’informations sur la page du gouvernement dédiée au label RGE.

Quelles obligations légales pour exercer dans la rénovation ?

Indépendamment de la nécessité de justifier de qualifications professionnelles et de souscrire une assurance adaptée, l’activité d’un spécialiste de la rénovation est soumise au respect d’un certain nombre d’obligations. Voici les principales :

  • L’obligation d’information des clients, qui contraint à afficher clairement les tarifs et à fournir un devis détaillé avant toute intervention.
  • L’obligation de remettre une facture une fois le chantier terminé, dès lors que le montant est supérieur à 25 € TTC, ou sur demande du client quel que soit le prix final.
Bon à savoir :

Chaque facture doit intégrer des mentions officielles, dont les informations sur l’entreprise et le bénéficiaire, un numéro de facturation, une date d’émission et/ou de prestation, la désignation du service vendu, le décompte détaillé de chaque intervention, et le prix avec et sans TVA.

  • L’obligation de respecter les normes de sécurité sur les chantiers, notamment de garantir la sécurité des équipes en leur fournissant du matériel adapté, de réaliser un plan de prévention pour réduire les risques, et d’établir une fiche de données de sécurité au regard des dangers chimiques.
  • L’obtention d’une habilitation électrique, obligatoire si vous intervenez sur (ou à proximité) des installations électriques.

Ces obligations ont pour but de protéger le professionnel autant que ses clients.


Si toutes ces formalités vous semblent complexes, nos experts du BTP vous accompagnent dans toutes vos démarches. Vous pourrez ainsi vous libérer de toutes ces questions juridiques et administratives en étant conseillé en fonction de votre projet.

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FAQ
Comment créer une entreprise de rénovation sans diplôme ?

Il est tout à fait possible de créer une entreprise de rénovation sans diplôme ni qualifications officielles, à condition de justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le domaine du bâtiment. En effet, ce secteur étant réglementé, l’entrepreneur est dans l’obligation de prouver ses compétences : il peut le faire en présentant un diplôme d’État, obtenu à l’issue d’un cursus en lien avec son activité, ou en montrant qu’il a travaillé plusieurs années consécutives au sein d’une entreprise du bâtiment.

Est-ce possible de créer une entreprise de rénovation sans apport ?

Dans le cadre de votre création d’entreprise de rénovation, vous espérez obtenir des financements sans injecter vous-même un apport personnel ? En théorie, ce n’est pas un obstacle infranchissable : vous pouvez trouver des organismes qui financeront 100 % de vos besoins. Pour autant, ce n’est pas forcément la meilleure solution, car l’absence d’apport risque de vous faire perdre en crédibilité vis-à-vis de vos partenaires, de vos fournisseurs, des investisseurs, et même de vos clients.

Qu’est-ce qu’une entreprise tout corps d’état ?

L’expression « entreprise tout corps d’état » désigne une enseigne généraliste du bâtiment, qui prend en charge des chantiers faisant intervenir plusieurs artisans qualifiés. Ce type d’entreprise réunit donc au même endroit tous les métiers nécessaires aux différentes étapes de la construction ou de la rénovation : charpente, peinture, revêtements, menuiserie, maçonnerie, chauffage, plomberie et bien d’autres.

Sources :

Activité réglementée dans le bâtiment
Code de l’artisanat
Faire un business plan
Arrêté du 24 janvier 2017
Code du travail, art. R4544-9 et suivants