Comment ouvrir une pâtisserie ?
Vous exercer à la pâtisserie et faire des gâteaux dans un coin de votre cuisine sont pour l’instant un passe-temps, mais vous en feriez bien votre métier ? Ouvrir une pâtisserie est un projet ambitieux et exigeant, qui nécessite un investissement financier conséquent, une grande maîtrise des recettes, un respect strict des règles d’hygiène, sans oublier tous les aspects liés à votre statut d’entrepreneur. C’est à vous désormais qu’incombent le choix des fournisseurs, la recherche des investisseurs ou encore le calcul des coûts pour assurer la rentabilité de votre entreprise. Mais rassurez-vous, nous vous expliquons étape par étape comment vous lancer dans la reprise ou la création d’une pâtisserie.
Posséder un diplôme n’est pas une condition sine qua non pour ouvrir une pâtisserie.
Vous devez passer par plusieurs étapes avant l’ouverture d’une pâtisserie, telles que la réalisation d’une étude de marché et d’un business plan.
La création d’une pâtisserie nécessite de bien choisir son statut juridique : EURL, SARL, etc.
Le respect des normes et des réglementations est primordial pour tenir une pâtisserie (ou une boulangerie-pâtisserie).
Quel diplôme faut-il pour ouvrir une pâtisserie ?
En France, le pays de la baguette et des viennoiseries, l’activité de pâtissier est réglementée. Seules les personnes diplômées d’État ou ayant suivi une formation diplômante en pâtisserie peuvent qualifier officiellement leur commerce de “pâtisserie”.
Vous avez envie de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale et devenir pâtissier ou pâtissière ? Les diplômes reconnus sont le CAP, BEP pâtisserie ou bac pro pâtissier. Vous pouvez suivre une de ces formations pour apprendre toutes les techniques de fabrication de gâteaux et pâtisseries.
Vous pouvez aussi vous tourner vers des formations qualifiantes qui vous permettront de décrocher un diplôme reconnu par l’État. Les métiers de la pâtisserie sont assez variés. Outre le chef pâtissier, le boulanger-pâtissier, on trouve aussi des boulangers ou des pâtissiers spécialisés dans le sucré comme les chocolatiers ou les maîtres glaciers.
Si vous n’êtes pas détenteur d’un de ces diplômes, mais pouvez justifier de 3 ans d’expérience professionnelle dans le domaine, vous pourrez prétendre au titre de pâtissier et qualifier officiellement votre commerce de pâtisserie.
Et si vous souhaitez ouvrir une pâtisserie sans diplôme et sans expérience, c’est également possible. Il faudra vous associer avec une personne diplomée, soit les années d’expérience professionnelle requises. Autre option sans association ? L’embauche d’un salarié qualifié dans votre équipe.
De nombreux secteurs professionnels permettent de créer son entreprise sans diplôme et sans apport. Vous souhaitez ouvrir votre propre boucherie ? Ouvrir une boulangerie ? Ouvrir un institut de beauté ? Ou encore, devenir diagnostiqueur immobilier ? Si chaque métier et profession ont leurs particularités et leur réglementation, ils sont accessibles à tout entrepreneur motivé. Même les étapes de création sont identiques ! Choix du statut juridique, recherche d’investissement et de fournisseurs de matières premières, calcul de rentabilité, etc.
Création d’une pâtisserie : les étapes à suivre
Qu’il s’agisse d’une reprise ou d’une création d’entreprise de pâtisserie, suivez pas à pas les étapes suivantes pour lancer votre projet avec succès.
Choisir le concept et type de pâtisserie
La première chose à faire est de bien réfléchir à votre concept. Celui-ci jouera un rôle clé dans le choix de votre gamme de produits, la clientèle que vous souhaitez attirer, et l’image que vous allez développer. Voulez-vous proposer des pâtisseries traditionnelles, des créations innovantes, ou peut-être une offre bio et sans gluten ? Le tout est de trouver ce qui vous correspond et ce qui plaira à vos futurs clients.
Une pâtisserie qui emploie moins de 10 salariés est considérée comme une entreprise artisanale. Si elle comprend plus de 10 personnes, elle est assimilée à une entreprise commerciale.
Réaliser une étude de marché précise
L’étude de marché est là pour vous aider à mieux comprendre le secteur dans lequel vous allez vous lancer. Elle vous permettra de repérer les forces et faiblesses de la concurrence, d’affiner votre concept et de savoir s’il y a une réelle demande pour vos produits. Vous y verrez également plus clair sur les tarifs à pratiquer.
Concrétiser son projet avec un business plan
Un business plan viendra compléter l’étude de marché. Ce document synthétise toutes les informations relatives à une création de pâtisserie. Il est un support indispensable à toute création d’entreprise. Il reprend tous les éléments réels et prévisionnels, et vous aide à convaincre les investisseurs, les banquiers et les fournisseurs de la faisabilité de votre projet. Il permet par ailleurs d’affiner le choix de l’emplacement, d’adapter l’offre à la concurrence, de peaufiner la stratégie marketing, ou encore de définir le budget nécessaire au projet.
Quels que soient votre métier et profil d’entrepreneur, le business plan est une étape essentielle. Par exemple, un chauffeur VTC a tout intérêt à faire son business plan VTC s’il veut obtenir des financements pour compenser l’investissement du véhicule et à choisir le statut juridique le plus adapté à sa profession.
Partir en quête d’investisseurs et de financement
À moins d’avoir une trésorerie conséquente, vous devrez probablement solliciter un prêt bancaire ou trouver des investisseurs pour financer vos dépenses de départ et les premiers coûts de fonctionnement.
Si vous optez pour un emprunt bancaire pour financer votre entreprise, sachez que la plupart des banques exigent un apport personnel d’au moins 20 %. Si vous n’avez pas le budget nécessaire, il existe de nombreuses solutions pour vous constituer un apport suffisant :
- Lancer une campagne de crowdfunding ou de financement participatif pour lever des fonds.
- Demander les aides de l’État, comme l’Acre qui permet de bénéficier d’exonérations de charges sociales, ou encore le prêt d’honneur accordé par des organismes tels que Réseau Entreprendre ou Initiative France.
- Participer à des concours de création d’entreprise peut être une bonne façon d’obtenir des fonds sous forme de subventions.
Quel que soit le métier exercé, l’ouverture d’un établissement s’accompagne toujours d’un investissement de base. Pour assurer la rentabilité de votre entreprise, renseignez-vous sur le budget nécessaire. Par exemple, le budget pour ouvrir un institut de beauté varie considérablement de celui d’un entrepreneur VTC.
Trouver des fournisseurs de matières premières qui correspondent à vos exigences
Les matières premières de qualité sont la base d’une pâtisserie réussie. Il est donc important de choisir avec soin vos fournisseurs pour garantir la fraîcheur et l’excellence de vos ingrédients. Chocolat, farine, fruits, il est essentiel de nouer de bonnes relations avec eux afin d’assurer un approvisionnement régulier et à des prix compétitifs.
Faire les démarches administratives pour ouvrir officiellement votre pâtisserie
Dernière étape et non des moindres : les démarches administratives. Pour ouvrir votre pâtisserie, vous devrez choisir une forme juridique (SARL, SASU, etc.), immatriculer votre entreprise et obtenir les autorisations nécessaires pour exercer.
Pour info, l’immatriculation d’une entreprise, comme toutes les formalités d’entreprise, se fait désormais via le guichet unique de l’INPI.
Quel statut juridique choisir pour ouvrir une pâtisserie ?
Une fois le business plan validé, il sera temps de considérer la forme juridique que prendra votre future entreprise de pâtisserie. Si le statut d’auto-entrepreneur est le plus facile à mettre en place, il est également très restrictif en raison des limites de chiffre d’affaires imposées.
Pour ouvrir une pâtisserie, le statut d’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), la SARL (société à responsabilité limitée) ou bien la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) semblent plus indiqués. Ces formes juridiques vous permettront de contracter un prêt plus facilement tout en protégeant votre patrimoine personnel.
En moyenne, un pâtissier qui exerce la profession à son compte peut espérer gagner entre 2 600 et 4 600 € par mois et faire un chiffre d’affaires de plus de 310 000 € par an. C’est bien plus que ce que gagne une esthéticienne à son compte ou un chauffeur VTC. Votre chiffre d’affaires risque de très vite dépasser le seuil du statut d’auto-entrepreneur. Réfléchissez bien à votre statut juridique !
Vous aurez le choix entre ouvrir une pâtisserie indépendante ou intégrer un réseau de franchise de boulangerie-pâtisserie. Les enseignes de pâtisserie connues pullulent ces dernières années. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients. Il faudra donc explorer les deux possibilités.
Le contrat de franchise est régi par un cadre juridique très strict. Le franchisé s’engage à respecter le cahier des charges imposé par l’enseigne. En contrepartie, il bénéficie de la notoriété de la marque et d’une certaine exclusivité. Mais ouvrir une pâtisserie en franchise implique de nombreuses contraintes et un apport conséquent.
Le budget pour ouvrir une pâtisserie est élevé ; les choix doivent donc être stratégiques. La forme juridique est un point essentiel à prendre en compte lors de la création de votre pâtisserie. Il est conseillé de faire appel aux services d’un spécialiste qui vous accompagnera dans votre processus de création. Nos experts sont à votre écoute pour vous aider à concrétiser votre projet.
Quelles sont les réglementations et normes à respecter pour l’ouverture d’une pâtisserie ?
La vente de pâtisseries est bien sûr assimilée à un commerce alimentaire et donc régie par une réglementation soumise à un certain nombre d’obligations. Comme pour tout établissement proposant la vente et le service de produits alimentaires, les normes sont très strictes. Toute denrée destinée à la consommation et qui ne répond pas aux exigences d’hygiène et de sécurité peut être retirée du commerce.
Les normes à respecter lors de la création d’une pâtisserie sont régies par le règlement (CE) n° 852/2004, relatif à l’hygiène des denrées alimentaires. Les produits alimentaires doivent répondre à des critères microbiologiques et physiques d’hygiène. La réglementation définit aussi une durée de conservation (DLC : date limite de consommation) de certains produits, les matériaux utilisés en cuisine, ou encore la ventilation.
Par ailleurs, vous devrez aussi respecter les normes d’affichage des prix des produits en salle ou bien les obligations d’étiquetage de vos produits au sein de la pâtisserie. L’étiquetage obligatoire concerne notamment la mention des ingrédients, des allergènes, de la DLC et du poids net des produits.
Enfin, comme tout lieu accueillant du public, votre local doit respecter les normes relatives à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, ainsi que les règles de sécurité contre les risques d’incendie. Vous devrez également veiller à une bonne ventilation et à la conformité des installations électriques. Ces mesures garantissent non seulement la sécurité de vos clients et employés, mais elles sont aussi obligatoires pour être en règle avec les autorités locales.
Obtenir un devis gratuit et sans engagement !
L’ouverture d’une pâtisserie représente un investissement financier conséquent. Le budget varie en fonction de plusieurs facteurs : la taille du local, son emplacement, le type d’équipement choisi, ou encore la gamme de produits que vous souhaitez proposer. Comptez un budget d’environ 100 000 à 200 000 €.
Ouvrir une pâtisserie nécessite un certain nombre d’équipements professionnels pour assurer la production, la conservation et la présentation de vos créations. Vous aurez notamment besoin de fours professionnels, de réfrigérateurs et chambres froides, de plaques de cuisson, de vitrines réfrigérées, etc.