Combien gagne une esthéticienne à son compte en 2025 ?
Vous envisagez de devenir esthéticienne à votre compte ? Avant de vous lancer, il est indispensable de vous faire une idée claire du salaire moyen pour une professionnelle des soins esthétiques à domicile. Certes, l’indépendance offre de nombreux avantages (autonomie, choix de la clientèle et des services proposés, tarification libre), mais combien pouvez-vous espérer gagner dans ce contexte ? Quels sont les facteurs qui influent sur la rémunération dans ce domaine d’activité ? Keobiz vous donne les clés pour évaluer votre futur salaire d’esthéticienne freelance.
Le revenu moyen d’une esthéticienne oscille entre 2 000 et 3 000 euros brut par mois.
La rémunération est toutefois susceptible de varier en fonction de nombreux facteurs : lieu de travail, services proposés, expérience professionnelle et forme juridique choisie.
L’exercice de l’activité nécessite de justifier d’une qualification (un CAP esthétique, par exemple) ou d’une expérience d’au moins 3 ans, puis de créer une entreprise et de l’immatriculer.
Quel est le rôle d’une esthéticienne ?
Avant de parler argent, un rappel est le bienvenu. L’esthéticienne est une professionnelle de la beauté qui prodigue à sa clientèle des soins esthétiques du visage et du corps, ainsi que des prestations comme la manucure, la pédicure, l’épilation, le maquillage, ou encore le massage. Au-delà du soin, c’est aussi un métier de conseil, qui consiste à orienter les clients vers les produits les mieux adaptés à leurs besoins, à leur type de peau et à leur personnalité.
Par ailleurs, la notion de bien-être occupe une place déterminante dans les métiers de l’esthétique. Au-delà des soins eux-mêmes, les clients ont aussi besoin de se détendre et de profiter du moment. L’esthéticienne doit être attentive et à l’écoute de son client, savoir anticiper les attentes, et jouer (parfois) un rôle de psychologue. Elle doit également avoir le contact facile et aimer le relationnel.
Le métier peut être exercé au sein d’un institut comme salariée ou à domicile en tant qu’indépendante. Si le salariat offre l’avantage de la stabilité (rémunération fixe et sécurité de l’emploi), l’indépendance vous permet de gérer vous-même votre planning, de choisir votre clientèle, de prodiguer les soins que vous préférez, de sélectionner les marques qui correspondent à vos goûts, et de fixer vos prix.
Combien gagne une esthéticienne indépendante ?
Le salaire d’une esthéticienne à son compte est susceptible de varier en fonction de plusieurs facteurs. En moyenne, une indépendante peut espérer percevoir un revenu brut mensuel oscillant entre 2 000 et 3 000 euros, mais aussi beaucoup plus si elle parvient à développer des services haut de gamme et à fidéliser sa clientèle. Surtout, il faut tenir compte du fait que cette fourchette de rémunération concerne une professionnelle bien installée. En début d’activité, le revenu moyen s’avère souvent bien plus faible – autour de 800 à 900 euros, le temps de fidéliser une clientèle.
Le salaire moyen d’une salariée
À titre de comparaison, le salaire moyen d’une esthéticienne salariée commence au SMIC (1 441,44 euros brut mensuels en 2025) et peut grimper jusqu’à 1 800 euros brut, tandis qu’une professionnelle expérimentée peut percevoir entre 2 000 et 2 500 euros par mois. En moyenne, indépendamment des conditions d’exercice et de l’expérience, une esthéticienne employée en France gagne 1 952 euros brut mensuels (selon les données d’Indeed).
Néanmoins, les salaires en institut varient considérablement en fonction de l’expérience, de la localisation géographique et de l’établissement. Chez Yves Rocher, par exemple, une esthéticienne gagne en moyenne 1 647 euros bruts par mois, ce qui est inférieur à la moyenne nationale. De son côté, un institut de beauté de luxe ou un spa haut de gamme verse souvent des primes à ses employées, en plus du salaire fixe.
Les facteurs qui influent sur le salaire d’une esthéticienne à son compte
Les chiffres avancés plus haut sont des moyennes. Évidemment, la rémunération d’une professionnelle de l’esthétique exerçant à son compte est amenée à varier en fonction de plusieurs facteurs – que nous allons explorer maintenant.
- Le lieu de travail, à savoir : la zone géographique, selon que vous exercez dans un secteur plutôt urbain ou rural. Ce facteur influe sur la clientèle, tout simplement parce que les clients sont plus nombreux dans les grandes villes, mais aussi parce que leur pouvoir d’achat est plus élevé. En contrepartie, il faut aussi tenir compte de la concurrence, qui est plus forte dans les zones urbaines.
- Les services que vous proposez. Par exemple, des services comme les soins du visage avancés, les traitements amincissants et les extensions de cils génèrent des marges élevées. Les soins récurrents (pédicure, manucure, massage ou épilation) sont moins rémunérateurs, mais contribuent à fidéliser la clientèle. Par ailleurs, il est courant de vendre des produits en sortie de cabine : on parle alors de « taux de transformation ».
- L’expérience professionnelle. Plus vous avez d’années d’expérience, plus vous êtes légitime pour augmenter vos tarifs. Cela est tout aussi vrai en fonction de votre niveau d’études : une esthéticienne diplômée est susceptible de gagner plus.
- Le statut juridique de votre structure. Votre rémunération varie en fonction de la forme sociale choisie, et plus spécifiquement des charges dues. Ainsi, les cotisations sociales sont plus faibles en micro-entreprise et plus lourdes en SASU (mais en échange d’une meilleure protection sociale). La différence entre le chiffre d’affaires et le salaire brut peut donc s’avérer très importante.
Pour une esthéticienne en micro-entreprise, deux plafonds de chiffre d’affaires s’appliquent : 77 700 euros pour la partie « service » soumise aux BIC et 188 700 euros pour la vente de produits. En cas de cumul, le taux pour chaque activité est appliqué sur la portion de chiffre d’affaires correspondante.
La différence entre chiffre d’affaires et rémunération
Il faut également avoir en tête que, pour une esthéticienne, le salaire perçu à la fin du mois découle d’un calcul complexe qui tient compte de la différence (importante) existant entre le chiffre d’affaires et la rémunération nette.
- Le chiffre d’affaires désigne la totalité des sommes encaissées pour les services rendus.
- La rémunération nette correspond au montant obtenu après déduction des cotisations sociales et des charges. Si l’on déduit également les impôts, on obtient une rémunération nette-nette.
Prenons l’exemple d’une esthéticienne qui réalise un chiffre d’affaires de 3 000 euros sur le mois, qui exerce sous le statut d’auto-entrepreneur, et qui n’a pas opté pour le versement libératoire de l’impôt. Pour simplifier, nous allons partir du principe qu’elle prodigue uniquement des soins (donc pas de vente de produits).
- Son taux de cotisation s’élève à 21,2 %, soit 363 euros par mois. Cela lui laisse 2 364 euros après déduction des charges sociales.
- On peut estimer ses charges fixes à environ 500 euros, en incluant l’achat du matériel et des équipements, les investissements réalisés (pour avoir un site web, être présente sur les plateformes de mise en relation avec la clientèle et autres) et les charges courantes (électricité, gaz, eau, assurances). Cela nous donne un salaire net de 1 864 euros.
- Pour calculer l’impôt sur le revenu, il faut tenir compte du chiffre d’affaires annuel auquel on applique un abattement forfaitaire de 50 %. Dans notre cas de figure, on imagine un bénéfice mensuel stable, pour un total de 36 000 euros en fin d’année : la base imposable est donc de 18 000 euros. Ce montant est soumis au barème progressif. Mettons que sa tranche d’imposition soit de 14 %, cela ferait un impôt mensuel de 210 euros – et donc, pour notre esthéticienne, un salaire net de 1 654 euros. Soit près de la moitié du chiffre d’affaires réalisé.
Si vous bénéficiez de l’Acre (aide à la création ou à la reprise d’entreprise octroyée par France Travail), vous pouvez être exonérée de 50 % de vos cotisations sociales jusqu’à la fin du 3e trimestre civil suivant la date d’immatriculation de votre activité. Découvrez comment faire une demande d’Acre.
Comment augmenter vos revenus d’esthéticienne à votre compte ?
Vous l’aurez compris, le salaire d’une esthéticienne à son compte est susceptible de varier grandement selon les situations. Voici plusieurs solutions à votre disposition pour augmenter vos revenus :
- Ajustez vos tarifs au fil de votre expérience (et de l’inflation).
- Cherchez à obtenir un titre de niveau plus élevé qu’un CAP esthétique, par exemple en allant jusqu’au Bac +3 : cela justifie pleinement une hausse tarifaire.
- Augmentez votre taux de vente en proposant plus de produits cosmétiques (et en privilégiant les articles qui permettent de générer une meilleure marge).
- Surfez sur les tendances afin de proposer des services dans l’air du temps, par exemple en vous spécialisant comme socio-esthéticienne.
- Proposez des services complémentaires ou appartenant à une gamme supérieure – ce qui en revient à pratiquer le cross-selling ou l’upselling.
- Choisissez un lieu d’exercice plus favorable.
- Développez votre activité en ouvrant votre propre institut de beauté et en devenant employeur.
Comment devenir esthéticienne à son compte ?
Vous vous demandez comment devenir esthéticienne à domicile ? Il faut savoir que le métier d’esthéticienne est accessible exclusivement à des professionnels qualifiés qui justifient d’un diplôme (CAP, BP, BTS, Bac pro) ou d’une expérience, et qui respectent une stricte réglementation (par exemple : en dehors de la pince et de la cire, les épilations sont réservées aux médecins). Il faut aussi immatriculer son activité comme entrepreneur et définir une liste de prestations attractives pour les clientes et clients. Voyons, dans le détail, comment accéder à la profession.
Justifier de la qualification nécessaire
Pour exercer, une esthéticienne ou un esthéticien doit justifier d’une qualification professionnelle, ou bien exercer sous le contrôle effectif et permanent d’une personne justifiant de cette qualification (ce qui ne s’applique pas à un indépendant). Il faut donc être titulaire d’un titre parmi les possibilités suivantes :
- Un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) « esthétique cosmétique parfumerie ». Le CAP esthétique est souvent considéré comme étant la base de la formation pour exercer le métier d’esthéticienne.
- Un brevet professionnel « esthétique cosmétique parfumerie ».
- Un baccalauréat professionnel (bac pro) « esthétique cosmétique parfumerie ».
- Un brevet de technicien supérieur « métiers de l’esthétique cosmétique parfumerie ».
- Un brevet de maîtrise « esthéticienne cosméticienne » délivré par l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA).
Par la suite, vous pouvez suivre une formation spécifique, par exemple pour devenir prothésiste ongulaire ou pour vous spécialiser dans des techniques avancées (comme les soins des cils ou le lissage brésilien). Découvrez les formations disponibles sur le site de France Travail.
À défaut, vous pouvez vous reposer sur votre expérience professionnelle d’au moins 3 ans acquise comme salariée ou dirigeante d’entreprise. Adressez-vous à la chambre des métiers et de l’artisanat pour demander une qualification.
Créer une entreprise et démarrer l’activité
Dès lors que vous répondez aux exigences en matière de qualification professionnelle, vous devez créer votre entreprise. À cet effet, il faut :
- Choisir le statut juridique adapté (entrepreneur individuel au régime micro ou réel, EURL ou SASU). Chaque statut a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, le statut d’auto-entrepreneur est pratique pour un esthéticien (formalités et charges allégées), mais limité par un plafond de chiffre d’affaires. La recherche de la bonne forme juridique constitue donc un préalable incontournable pour le futur entrepreneur.
- Immatriculer votre activité sur le guichet unique des formalités des entreprises, en remplissant le formulaire numérique et en transmettant les pièces justificatives demandées.
Une fois la procédure terminée, vous recevez vos numéros d’identification (Siren et Siret) ainsi que le code APE de votre activité. Il ne vous reste plus qu’à trouver vos premières clientes.
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Les perspectives salariales d’une esthéticienne (ou d’un esthéticien) dépendent grandement de son statut et de ses possibilités de développement. Une esthéticienne salariée peut espérer bénéficier d’augmentations régulières, mais sa rémunération touchera forcément un plafond à un moment donné de sa carrière – sauf à exercer d’autres responsabilités ou à prendre la tête d’un salon. Une indépendante verra son salaire augmenter avec l’expérience et au gré du développement de sa clientèle, mais elle pourra aussi proposer des services innovants, complémentaires ou haut de gamme, ou encore vendre des produits. En contrepartie, l’entrepreneur doit gérer son activité sur le plan administratif, fiscal, social et comptable, en plus de ses missions.
Une esthéticienne qui envisage de se lancer à son compte se pose forcément la question de la rémunération. Il est vrai qu’une salariée commence au SMIC et qu’il est donc tentant de se lancer comme entrepreneur dans les meilleurs délais pour gagner plus. Mais tout dépend de la situation. Car, contrairement à une esthéticienne salariée, une indépendante ne peut pas compter sur des rentrées d’argent fixes : le salaire de l’entrepreneur dépend du chiffre d’affaires réalisé, qui lui-même peut varier grandement d’un mois à l’autre. De fait, passer du statut de salariée à celui de freelance entraîne le plus souvent une baisse de la rémunération, mais cette différence est censée être largement compensée par la suite.
Il n’existe pas de réponse unique à cette question. Le choix de la forme juridique (micro-entreprise, EI, EURL ou SASU) doit se faire en tenant compte de nombreux critères : taux de cotisation, charges fixes, ou encore possibilité de récupérer la TVA sur les achats. N’hésitez pas à consulter un expert-comptable pour profiter de ses conseils.