Comment se lancer dans le jardinage et le petit bricolage comme auto-entrepreneur ?
Vous envisagez de démarrer une activité de jardinier-paysagiste dans le cadre d’une micro-entreprise ? En principe, ce statut juridique est incompatible avec les travaux de la terre, qui relèvent des activités agricoles, elles-mêmes exclues du dispositif. Néanmoins, il existe une alternative : déclarer une activité de service à la personne en jardinage comme auto-entrepreneur et réaliser seulement des “petits travaux de jardinage” en plus de travaux de bricolage et d’entretien. Pour le reste, il vous suffit de déclarer votre structure, de demander son immatriculation, et idéalement d’obtenir un agrément afin de faire bénéficier vos clients d’avantages fiscaux. Keobiz vous explique tout ce que vous devez savoir pour exercer comme entrepreneur multiservice dans le domaine du jardinage.
Le jardinage relève de la Mutualité sociale agricole. Pour exercer en auto-entreprise, il faut déclarer une activité de “service à la personne” ou une activité “multiservices” et réaliser de “petits travaux de jardinage” en complément d’autres services.
La création d’une micro-entreprise nécessite de déclarer l’activité pour obtenir un numéro SIRET. Vous devez ensuite déclarer vos revenus, verser des charges sociales, et tenir un livre des recettes.
Les services à la personne donnent droit à un avantage fiscal pour les clients et au paiement par CESU, à condition d’avoir effectué une déclaration SAP.
Travaux de jardinage et de bricolage en auto-entreprise : que faut-il savoir ?
Pouvez-vous exercer le métier de jardinier et offrir des services de bricolage dans le cadre d’une micro-entreprise multiservice ? Quelles sont les règles à respecter ? Cette partie est consacrée aux informations préalables à avoir en tête.
Un statut a priori incompatible avec les travaux de jardin
En principe, le statut d’auto-entrepreneur est incompatible avec l’activité de jardinier et de paysagiste. En effet, toutes les activités qui touchent aux végétaux, comme l’entretien de jardin et d’espaces verts, ou encore l’élagage, sont considérées comme appartenant au domaine des travaux de la terre. À ce titre, elles relèvent de la Mutualité sociale agricole (MSA), un organisme social qui ne reconnaît pas le statut de la micro-entreprise. Dans les faits, cela n’est donc possible qu’en créant au minimum une entreprise individuelle, au régime déclaratif réel.
Une alternative pour devenir auto-entrepreneur jardinier
Toutefois, il existe une alternative permettant de contourner cette interdiction. Vous pouvez déclarer une activité de service à la personne ou une auto-entreprise multiservice, en incluant dans vos services des “petits travaux de jardinage”. Cela implique de proposer au moins une prestation complémentaire dans la même catégorie, comme du petit bricolage ou des travaux ménagers, et de faire en sorte que le jardinage constitue moins de la moitié de votre chiffre d’affaires. En d’autres termes, le jardinage ne doit pas représenter l’essentiel de votre activité.
Autres obligations à respecter :
- Exercer exclusivement pour le compte de particuliers, en vous rendant à leur domicile.
- Ne pas proposer de services de paysagisme, comme l’élagage, la conception de jardin ou le terrassement.
- Lors de l’intervention à domicile, employer uniquement le matériel fourni par le particulier employeur.
Une autre possibilité consiste à vous faire employer via le dispositif CESU (chèque emploi service universel) en tant que salarié. C’est l’employeur qui vous déclare auprès de l’organisme compétent et vous verse un salaire, mais c’est aussi lui qui organise votre temps de travail.
Les “petits travaux de jardinage” : de quoi parle-t-on ?
En substance, seuls les “petits travaux de jardinage” sont autorisés pour une auto-entreprise. Cela renvoie aux travaux d’entretien des espaces verts et des jardins des particuliers, à savoir :
- Tondre l’herbe.
- Tailler les arbres et les arbustes (seul l’élagage n’est pas permis).
- Entretenir les massifs.
- Débroussailler et désherber.
- Bêcher le potager.
- Cueillir les fruits et les légumes.
- Arroser les plantes et le jardin.
- Assurer une maintenance régulière du jardin et de ses équipements.
- Évacuer les déchets de l’activité.
- Déneiger.
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de formation nécessaire pour exercer, ni de diplôme à obtenir, ni de qualification professionnelle à présenter : l’activité jardinier n’est pas réglementée.
Le jardinage et le paysagisme sont exclus de la liste des activités éligibles en micro-entreprise. Seules les activités de service à la personne et d’entrepreneur multiservice sont recevables, à condition de se limiter à de petits travaux de jardinage et d’entretien.
Comment lancer son activité de service à la personne en jardinage ?
Dans cette partie, nous allons lister les étapes à suivre pour créer votre micro-entreprise et démarrer votre activité.
Créez votre micro-entreprise jardinage
Les démarches déclaratives d’auto-entreprise sont extrêmement simplifiées : il suffit de déclarer votre activité via le guichet unique de l’INPI, qui remplace le centre de formalités des entreprises et se charge de transmettre votre dossier aux organismes partenaires. Par la suite, vous devez créer votre espace en ligne sur le site de l’Urssaf dédié aux auto-entrepreneurs afin de déclarer votre chiffre d’affaires et payer vos cotisations sociales. Si vous pouvez bénéficier de l’Acre en tant qu’auto-entrepreneur, la demande doit être faite sans attendre la réception des documents. Le taux d’exonération applicable aux cotisations est celui des prestations de service artisanales.
Le code APE à choisir lors de votre déclaration d’activité est le 9529Z, qui correspond à “autres services personnels non classés ailleurs”.
Vous devez également fournir une domiciliation pour votre entreprise, qu’il s’agisse de votre domicile personnel (ou celui d’un proche), d’une pépinière de sociétés ou d’une adresse achetée auprès d’une société spécialisée. À l’issue de cette déclaration, vous obtenez un numéro SIRET et êtes immatriculé automatiquement au Registre national des entreprises.
Effectuez votre déclaration SAP
La déclaration SAP (services à la personne) n’est pas obligatoire en auto-entreprise, mais reste fortement recommandée : c’est ce qui permet à vos clients de bénéficier d’un crédit d’impôt égal à 50 % des services facturés, et de vous payer grâce aux CESU préfinancés (ce qui nécessite de vous inscrire sur la plateforme CRCESU). Deux leviers essentiels pour renforcer votre attractivité sur le marché. La déclaration se fait via la téléprocédure NOVA.
La déclaration SAP diffère de l’agrément de qualité et de l’autorisation. Le premier est obligatoire pour l’auto-entrepreneur multiservice qui exerce auprès d’un public fragile (garde d’enfants de moins de 3 ans ou d’enfants handicapés de moins de 18 ans). La seconde est indispensable pour l’assistance aux personnes âgées ou handicapées.
Respectez vos obligations comptables et fiscales
Les obligations comptables et fiscales sont restreintes en auto-entreprise, mais doivent être respectées à la lettre :
- Vous devez déclarer votre chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement, puis verser des charges sociales dont le taux est proportionnel aux revenus générés (21,2 % en 2024).
- Vous ne devez pas dépasser 77 700 € de bénéfices annuels pour bénéficier du régime micro. En cas de franchissement deux années de suite, vous passez automatiquement au régime de l’EI.
- Vous devez tenir un livre des recettes afin de noter tous vos encaissements, au format papier ou numérique.
- Si vos revenus d’activité dépassent 10 000 € durant deux années consécutives, vous devez ouvrir un compte bancaire dédié (mais pas forcément professionnel).
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Les travaux végétaux relèvent de la Mutualité sociale agricole et sont exclus du dispositif de la micro-entreprise. La seule manière d’exercer la profession de jardinier en micro-entreprise nécessite de déclarer une activité de “service à la personne” et de proposer des services de “petits travaux de jardinage” en complément d’autres services, comme le bricolage et l’entretien.
Un auto-entrepreneur jardinier facture ses clients à l’heure, en fonction des prestations réalisées. En moyenne, les tarifs oscillent entre 15 et 20 € l’heure, sachant que les particuliers employeurs peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt de 50 % et payer avec des CESU préfinancés.
La création d’une micro-entreprise nécessite de déclarer l’activité auprès du guichet unique de l’INPI, en choisissant le code qui correspond aux “autres services personnels non classés ailleurs”. L’obtention d’un numéro SIRET vous autorise à démarrer votre activité.