Comment ouvrir un bar à vin en France ?
Vous avez pour projet d’ouvrir un bar à vin ? Ce type d’établissement connaît un essor florissant en France, pays de la passion viticole par excellence. Vous pouvez proposer à vos clients de déguster des nectars à la bouteille ou au verre, et mettre en place un service de restauration limité à des apéritifs ou à de petites assiettes. Mais il est crucial de connaître dans le détail la marche à suivre : il s’agit avant toute chose de créer une entreprise (en suivant les formalités administratives incontournables) et de respecter la législation relative aux débits de boissons. Découvrez comment lancer votre propre cave à vin et commencer à accueillir des œnologues amateurs ou éclairés.
Un projet d’ouverture de bar à vin nécessite d’établir un business plan, de choisir la forme juridique adaptée, puis de créer l’activité. Il faut enfin trouver un local idéal pour accueillir les clients.
Devenir caviste ne s’improvise pas : la vente de boissons alcoolisées est fortement réglementée en France. Vous devez suivre des formations et obtenir un permis d’exploitation, parmi d’autres obligations qui dépendent des services proposés.
Quelle marche à suivre pour ouvrir un bar à vin en France ?
Comme pour toute entreprise, l’ouverture d’un bar à vin dans l’Hexagone suppose de suivre un certain nombre d’étapes clés. Voici les plus importantes.
Précisez votre projet à travers un business plan
Le business plan est un passage obligé : il vous permet de comprendre le marché sur lequel vous ambitionnez de vous lancer et de donner forme à votre projet de création d’une cave à vin. Ce document doit vous aider à répondre à plusieurs questions :
- Quel est le concept de votre bar à vin ?
- Quel type d’établissement voulez-vous ouvrir ? (Par exemple : dégustation de vins avec ou sans service de restauration, consommation sur place ou vente à emporter.)
- Qui sont vos compétiteurs sur le secteur ? Quelles sont leurs spécialités ? (Vins français ou étrangers, classiques ou bio ; cours d’œnologie ; restauration sur place ; et bien d’autres.)
- Qui sont vos futurs clients ?
Vous pourrez également utiliser votre business plan comme une démonstration de la viabilité (et de la rentabilité) de votre projet, notamment face à des investisseurs potentiels.
Choisissez la forme juridique adaptée à votre projet
C’est sans doute l’étape la plus importante : il s’agit de choisir une forme sociale accessible, mais également assez souple pour vous permettre de vous développer. Ce choix aura aussi des conséquences juridiques, fiscales et sociales. Plusieurs options s’offrent à vous en fonction de vos besoins :
- Vous souhaitez vous lancer seul ? L’entreprise individuelle offre de multiples avantages (simplicité de création, obligations restreintes), y compris sous la forme de la micro-entreprise, mais c’est aussi un statut limité qui convient mieux à une activité indépendante (par exemple, pour devenir freelance informatique). Quant aux formes unipersonnelles (SASU ou EURL), elles offrent plus de possibilités et de souplesse, ce qui permet de mieux s’adapter à l’évolution du marché comme à celle des concurrents. Voir aussi notre comparatif EI vs SASU.
- Vous voulez vous associer dès le départ ? Il faut alors choisir un statut juridique de société à plusieurs associés : SARL, SAS, SA ou SNC par exemple. C’est aussi l’idéal pour lancer un établissement avec du personnel, par exemple lorsqu’il s’agit de créer un restaurant rapide, mais aussi pour ouvrir un salon de coiffure ou son équivalent dédié aux hommes – ouvrir un barbershop, avec une décoration spécifique. Néanmoins, les sociétés commerciales imposent des formalités plus lourdes, comme la rédaction des statuts et le dépôt d’un capital.
- Vous privilégiez un cadre juridique sécurisant ? Les sociétés commerciales offrent un maximum de sécurité, la responsabilité des associés étant limitée au montant de leurs apports. Cela veut dire que les biens personnels et professionnels sont rigoureusement séparés, les premiers étant protégés par la réglementation. (Notez que le statut unique d’entrepreneur individuel, qui a fusionné les formes d’EI et d’EIRL, sécurise désormais le patrimoine : voir, à ce propos, notre guide sur le statut de freelance.)
- Vous préférez la souplesse ? La SAS et la SASU sont des formes sociales d’une grande flexibilité, qui bénéficient de formalités de création simplifiées – mais attention aux nombreuses obligations d’une SASU. Si vous souhaitez démarrer seul, l’EURL est également intéressante : il est facile, par la suite, de basculer vers une forme de SARL.
Immatriculez votre activité
Il vous reste ensuite à créer votre entreprise, c’est-à-dire à immatriculer votre activité. Ces démarches sont effectuées via le Guichet unique des formalités des entreprises, à l’adresse suivante : https://procedures.inpi.fr/. La liste des documents à joindre varie selon la forme juridique choisie, tout comme le coût des formalités.
Dans le cadre d’une création de société, vous devez aussi rédiger des statuts, déposer le capital social, et publier un avis dans un journal d’annonces légales.
Trouvez votre local commercial idéal
Pour ce qui est du local de votre bar à vin, vous avez le choix entre signer un bail commercial et acheter vous-même des murs (ce qui nécessite, bien sûr, des investissements plus importants). Quelle que soit la solution privilégiée, l’essentiel est de bien sélectionner votre emplacement, en fonction :
- De la clientèle ciblée.
- De la concurrence sur le secteur.
- Des services que vous ambitionnez de proposer (par exemple, pour une consommation sur place, il faut prévoir un local assez grand qui permette d’accueillir des clients, et qui dispose d’une cuisine).
Il n’est pas possible d’ouvrir un bar à vin n’importe où en France : la vente d’alcool est une activité fortement réglementée. Il existe des zones d’exclusion autour des établissements de santé, des infrastructures sportives, des maisons de retraite, des lieux de culte et des entreprises de plus de 1 000 salariés. En outre, le nombre d’établissements aptes à vendre des boissons alcoolisées est limité pour chaque commune : il ne peut pas y en avoir plus d’1 pour 450 habitants (avec des dérogations pour les zones touristiques).
Quelle obligations respecter pour lancer un établissement de vin ?
Les bars qui proposent du vin à leurs clients répondent aux mêmes caractéristiques que les établissements de restauration : ils doivent respecter un certain nombre d’obligations. Quelles sont-elles ?
Obtenir une licence de débit de boissons
Cette licence est indispensable pour pouvoir vendre des boissons qui contiennent de l’alcool. Il en existe plusieurs catégories, numérotées de 1 à 4 : les bars qui proposent uniquement du vin (ou de la bière et des liqueurs de fruits) ont besoin d’une licence III, réservée aux boissons dont le taux d’alcool est limité à 18 degrés. La licence IV, quant à elle, concerne les alcools forts (whisky, rhum ou vodka, entre autres). Pour la demander, vous devez néanmoins avoir obtenu préalablement un permis dédié, délivré par un organisme agréé – c’est l’objet du point suivant.
Obtenir un permis d’exploitation (et déclarer le bar)
La seule manière d’obtenir ce document d’exploitation est de suivre une formation qui porte sur la vente d’alcool, sur la protection des mineurs, sur les risques liés à l’ivresse publique, sur les stupéfiants, et sur les mesures à respecter au regard des nuisances sonores. Cette formation dure une vingtaine d’heures.
Vous pouvez dès lors déclarer l’activité de votre bar à vins, auprès de la mairie de la commune (ou de la Préfecture de police à Paris), au minimum 15 jours avant l’ouverture de votre bar.
Le permis d’exploitation a une validité de 10 ans.
Suivre une formation en matière d’hygiène alimentaire
Dès lors que vous comptez proposer de la restauration en complément de la dégustation de vins, vous devez suivre une formation spécifique, dite HACCP. Au moins un membre de votre effectif doit avoir rempli cette obligation, et elle devient facultative si une personne de l’équipe justifie d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans comme gestionnaire ou exploitant d’un établissement de restauration (ou d’un diplôme équivalent).
Par ailleurs, vous devez établir un plan de maîtrise sanitaire. Celui-ci contient un ensemble de mesures préventives et d’autocontrôle permettant de maintenir, dans le local, des conditions optimales d’hygiène alimentaire.
La formation HACCP est obligatoire même si vous servez uniquement des petits plats ou des entrées, par exemple dans le cadre d’un bar à tapas.
Autres obligations à respecter
Les bars et restaurants ont d’autres obligations éparses à respecter :
- Déclarer la manipulation de denrées alimentaires d’origine animale (via le site du ministère de l’Agriculture).
- Respecter les règles applicables aux établissements qui reçoivent du public, en particulier en ce qui concerne l’accès des personnes handicapées et les mesures de sécurité.
- Se conformer au droit d’information des clients concernant les aliments et les boissons (par exemple : la dénomination des vins et l’origine des viandes), ainsi que les modes de règlement acceptés.
- Obtenir une autorisation pour diffuser de la musique dans les locaux, en concluant un contrat avec la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
Avec ces éléments en tête, vous voilà prêt à ouvrir votre bar à vin dans les meilleures conditions.
Obtenir un devis gratuit et sans engagement !
L’ouverture d’un bar à vin nécessite un budget initial variable, qui dépend de la taille de l’établissement, de son emplacement, du concept choisir, ou encore des services proposés. Ce budget peut aller de 20 000 à plus de 100 000 euros.
L’ouverture d’un établissement servant du vin nécessite d’obtenir une licence autorisant la vente d’alcool. Une licence de 3e catégorie suffit : celle-ci s’applique à la vente de vins, d’apéritifs à base de vin, et de liqueurs de fruits, dont le taux d’alcool est inférieur à 18°, et uniquement à consommer sur place. Ce document ne peut être obtenu qu’en disposant d’un permis d’exploitation, lui-même délivré après avoir suivi une formation.
La réponse est oui : il faut suivre une formation d’environ 20 heures afin d’obtenir le permis d’exploitation, lui-même indispensable pour demander une licence de vente de boissons alcoolisées. La formation porte sur différents points : prévention et lutte contre l’alcoolisme, répression de l’ivresse publique, protection des mineurs, lutte contre le bruit, cadre légal relatif aux stupéfiants, et principes de responsabilité civile et pénale.