Comment créer sa boîte de production en 2025 ? Toutes les étapes à suivre !
Vous vous sentez l’âme d’un producteur ? Monter une boîte de production revient à créer une structure chargée de concevoir et de financer des œuvres diverses. Du fait de la place particulière occupée par le secteur culturel en France, le besoin en financement ne cesse d’augmenter, ce qui se traduit par une explosion de la demande. Vous vous demandez comment créer votre propre entreprise de production ? Il est important de suivre plusieurs étapes clés pour y parvenir. Voici ce qu’il faut savoir pour monter votre structure de production audiovisuelle, culturelle, musicale (ou autre) en 2025.
Créer une société de production ne nécessite pas de qualification particulière. En revanche, il est préférable de suivre une formation en gestion afin de maîtriser les aspects administratifs et financiers du projet.
Il est important de bien définir les contours de votre projet afin de monter une boîte de production viable. Cela nécessite de trouver le bon concept, de réaliser une étude de marché, d’identifier les concurrents, puis d’établir un business plan.
Les formalités de création de l’entreprise reviennent à choisir la forme juridique et à immatriculer l’activité.
Comment devient-on producteur ?
Le métier de producteur a de quoi faire rêver. Cet acteur de l’écosystème culturel prend en charge l’ensemble du processus de fabrication d’un projet culturel, qu’il s’agisse de réaliser un film, de concevoir une émission de télévision ou une installation vidéo, de monter un spectacle ou de créer un album de musique. Pour ce faire, il sollicite des investissements et des subventions auprès d’organismes privés ou publics, et peut aussi injecter des fonds personnels – une initiative qui lui confère un droit de regard sur l’aspect artistique du projet.
Il faut savoir que la profession ne requiert aucune qualification particulière, ni aucune formation spécifique. L’obtention de diplômes ou de certifications est toutefois recommandée pour acquérir les compétences indispensables. Par exemple, dans le domaine du cinéma, vous pouvez :
- Obtenir un BTS métiers de l’audiovisuel (option gestion de production).
- Suivre un cursus de production cinématographique au sein d’une école privée (ESRA, EICAR ou ÉSEC) ou publique (La Fémis, ENS Louis-Lumière).
- Passer une licence professionnelle ou un master en finances ou en management.
Le producteur est aussi un dirigeant d’entreprise. Pour cette raison, il doit avoir la fibre entrepreneuriale et savoir gérer la partie administrative de son activité.
Quelles sont les étapes à suivre pour monter une boîte de production ?
En ce qui concerne le processus de création de l’entreprise, une société de production s’apparente à n’importe quelle autre activité. Dès lors que vous ambitionnez de devenir entrepreneur, vous devez suivre les mêmes étapes clés :
- Trouver le bon concept, celui qui vous permettra de faire vivre et de développer votre activité, par exemple en choisissant la niche de marché ou le type de prestation le plus rentable.
- Vérifier la viabilité du projet en réalisant une étude de marché, puis un business plan. Cette étape est identique que vous envisagiez d’ouvrir une supérette ou de vous lancer dans la création d’une pizzeria : il faut étudier les opportunités du marché, identifier les concurrents, établir un prévisionnel financier et estimer la rentabilité du projet.
- Évaluer les ressources nécessaires à la réalisation du projet (voir, à ce propos, le budget pour ouvrir un magasin de vêtements), afin de déterminer le montant de l’investissement à prévoir.
- Partir en quête de financements : là encore, c’est une étape incontournable, qu’il s’agisse d’ouvrir un barbershop ou de fonder un salon de massage.
- Choisir le bon statut juridique en fonction de la nature du projet, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, l’entreprise individuelle se caractérise par sa simplicité, l’EURL par sa simplicité de gestion, et la SASU par sa souplesse comme par la qualité de sa protection sociale (mais attention aux différentes obligations en SASU). Notez que ces statuts protègent le patrimoine personnel de l’entrepreneur.
- Procéder à l’immatriculation sur le guichet unique, une formalité dont la complexité dépend de la forme sociale et de l’activité. À titre d’exemple, si l’activité est réglementée et nécessite un diplôme, une copie de celui-ci doit être transmise à l’INPI.
Explorons maintenant ces étapes dans le détail.
Définir son concept
Avant de monter une boîte de production, il faut identifier le bon concept. La production étant un domaine très vaste, vous pouvez exercer vos talents dans un grand nombre de secteurs. À ce titre, vous pouvez ouvrir une société de production spécialisée dans le cinéma, le théâtre ou la musique, mais aussi dans l’événementiel ou dans la création de contenus corporatifs (comme la création vidéo pour les entreprises). Vous pouvez aussi choisir de travailler pour différents clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels, dans le public comme dans le privé.
Il est donc essentiel de bien définir votre projet en amont, en ciblant un domaine qui correspond à vos désirs, mais aussi à vos compétences et à votre expérience. Ce socle va déterminer toutes les composantes de votre société : marché et clientèle cibles, besoins financiers de l’entreprise, nécessité ou non d’embaucher des salariés, perspectives de croissance.
Même dans un domaine spécifique comme la production audiovisuelle, il existe des dizaines d’options possibles : réalisation de films de cinéma ou de courts-métrages, de films d’entreprise, de vidéos en motion design, de films documentaires, d’émissions de télévision ou de radio, et bien d’autres.
Vérifier la faisabilité du projet
Avec votre concept bien en main, il vous faut ensuite réaliser une étude de marché, avant d’établir un business plan.
- L’étude de marché vise à identifier les opportunités sur le secteur ciblé ainsi que les prestations les plus demandées, et à dresser une liste de vos concurrents directs. L’idée étant de définir votre positionnement commercial.
- Le business plan renvoie à la partie financière du projet. Il pose les objectifs commerciaux, financiers et stratégiques, et met en place un prévisionnel pour les 3 ans à venir. Ce document vous sert à convaincre les banquiers et investisseurs privés d’injecter des fonds dans votre projet.
Évaluer les besoins matériels et humains
À cette étape, vous devez évaluer les besoins nécessaires pour monter une boîte de production, puis pour assurer son fonctionnement durant les premières années. Cela suppose d’identifier les ressources concrètes dont vous aurez besoin :
- Matériel, équipements et logiciels.
- Achat ou location d’un local et d’un véhicule de transport.
- Matériel informatique et bureautique.
- Souscription des assurances.
- Création d’un site web vitrine pour communiquer sur vos services.
Vous devez aussi prévoir les besoins humains en fonction de la taille de l’entreprise et de l’étendue des services proposés. De fait, vous pouvez choisir d’embaucher des salariés ou de faire appel à des intermittents du spectacle (éventuellement en passant par une agence spécialisée). Auquel cas, la rémunération du personnel doit être intégrée à votre évaluation.
Le droit du travail s’applique aux embauches d’intermittents du spectacle, qui sont considérés comme des salariés à part entière. En complément, vous devez appliquer la convention collective propre au secteur d’activité concerné.
Trouver des fonds pour financer l’entreprise
La recherche de fonds constitue l’une des étapes les plus importantes de la création d’entreprise. Or, il est préférable de diversifier vos sources de financement. Voici les plus courantes :
- Le prêt bancaire. Certains établissements sont spécialisés dans le secteur de la production (comme Neuflize OBC ou Natixis). Il existe également des intermédiaires qui vous aident à obtenir des fonds des banques, à l’image de l’IFCIC (Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles). Mais attention, car les établissements de crédit exigent un apport personnel avant de prêter de l’argent. En outre, les dettes contractées par l’entreprise doivent absolument être remboursées.
- Les investissements privés. Cette approche revient à solliciter des fonds spécialisés ou des investisseurs privés (les business angels).
- La « love money » consiste à se faire prêter de l’argent par des proches (membres de la famille ou amis).
- Le crowdfunding consiste à financer un projet en faisant participer les particuliers par le biais de dons en ligne. Ceux-ci peuvent donner lieu à une contrepartie, mais ce n’est pas une obligation.
Identifier les aides financières accessibles
Monter une boîte de production revient cher. Heureusement, vous pouvez compter sur quelques aides dédiées à la création de société. Quelques exemples :
- L’exonération de cotisations sociales permise dans le cadre de l’Acre (aide à la création ou à la reprise d’entreprise) octroyée par France Travail.
- La possibilité de toucher vos allocations chômage sous forme de capital, grâce à l’ARCE (aide à la reprise et à la création d’entreprise).
- Le maintien des allocations chômage (ARE) si vous êtes demandeur d’emploi. Un dispositif qui vous permet de bénéficier du maintien intégral ou partiel du versement de vos allocations pendant la phase de création de votre entreprise, en fonction de la rémunération que vous percevez pour votre activité.
- Les aides nationales proposées par les organisations de soutien à la production, comme la SACEM et la SACD. (Il est indispensable d’être membre de la SACD pour bénéficier d’une aide de cet organisme.)
- Les aides régionales à la production audiovisuelle et cinématographique : rapprochez-vous du Ciclic pour en savoir plus.
Choisir la forme juridique adaptée
L’un des principaux défis de la création d’entreprise réside dans le choix de la bonne forme juridique, celle qui répond à vos besoins actuels tout en ouvrant des opportunités d’avenir. Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- Créer une entreprise en nom propre, par exemple une micro-entreprise. Une solution qui a des avantages (démarches simplifiées, obligations fiscales, sociales et comptables allégées) mais aussi des inconvénients (plafond de chiffre d’affaires et moindre crédibilité face aux partenaires potentiels).
- Constituer une société, sous une forme unipersonnelle ou pluripersonnelle (comme une société à responsabilité limitée – SARL). Les formalités administratives et les obligations sont plus lourdes pour les sociétés, car il faut rédiger les statuts et déposer un capital social. En contrepartie, la responsabilité des associés est limitée aux apports, et c’est aussi une manière de préparer le futur de votre entreprise et de favoriser sa réussite.
En pratique, la SAS est souvent choisie pour monter une boîte de production en raison de sa souplesse, de la liberté offerte aux associés en matière d’organisation, et de son régime social protecteur.
- Créer une association de production à but non lucratif, une structure au fonctionnement bien particulier qui ne permet pas aux fondateurs de se partager les bénéfices réalisés, mais qui peut percevoir des subventions.
Attention à bien choisir le statut adapté à vos besoins : ce choix conditionne les formalités administratives à remplir, le mode d’imposition de la société, le régime social du dirigeant et la responsabilité des associés.
Créer l’activité
La création administrative de l’activité est un processus plus ou moins complexe, en fonction de la forme juridique adoptée. Pour une micro-entreprise par exemple, une simple déclaration d’activité sur la plateforme de l’INPI suffit.
En revanche, les démarches sont plus lourdes pour créer une société. Vous devez accomplir un certain nombre de tâches préalables, notamment la détermination d’un siège social, la rédaction des statuts, la constitution et le dépôt du capital social, la déclaration des bénéficiaires effectifs, ainsi que la publication d’une annonce légale. Des pièces justificatives vous seront demandées lors de la procédure visant à immatriculer la société. Dans les faits, les entreprises confient généralement ces formalités à des professionnels, qui se chargent de tout faire à leur place.
La procédure de création d’entreprise est centralisée : l’INPI se charge de transmettre les informations du professionnel aux autorités compétentes.
Obtenir un devis gratuit et sans engagement !
Une société de production permet de financer un projet afin de participer à sa concrétisation. L’entreprise se charge de superviser le processus de création et de production, notamment en sollicitant divers acteurs pour obtenir des fonds – comme le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).
Le montant nécessaire à la création d’une société de production dépend de plusieurs paramètres. D’abord, l’étendue de l’activité, selon que vous comptez accompagner des projets d’ampleur ou de plus petite taille. Ensuite, les ressources indispensables à prévoir : achat du matériel, location des locaux, rémunération du personnel. Enfin, la forme juridique choisie, car le coût de création varie en fonction du statut : si la déclaration d’une micro-entreprise ne coûte rien, la constitution d’une société s’accompagne de frais (37,45 € pour la création d’une société commerciale, 21,4 € pour la déclaration des bénéficiaires effectifs, et environ 200 € pour la publication d’une annonce légale dans un support habilité).