Ouvrir une friterie : quelles étapes suivre ?
Vous rêvez de vendre des frites croustillantes et dorées à souhait ? Si vous avez l’âme d’un entrepreneur, ouvrir une friterie est une excellente idée. Mais cela ne s’improvise pas. Que ce soit sous forme de snack fixe ou de food truck, c’est un projet qui nécessite un certain investissement et impose le respect d’une réglementation stricte, notamment en termes d’hygiène et d’accessibilité. La réussite et la rentabilité de votre projet reposent également sur plusieurs facteurs : choix de l’emplacement, des fournisseurs et du statut juridique (EI, EURL, SASU, etc.), étude des coûts (loyer, équipements, etc.), réalisation de recettes attractives pour vous différencier des concurrents, et bien plus encore. Keobiz vous aide à construire votre projet étape par étape pour ouvrir une friterie ou un snack-bar rentable et pérenne !
L’ouverture d’une friterie est soumise au respect de la réglementation en vigueur dans les commerces alimentaires.
Plusieurs choix de statuts juridiques sont possibles pour vous lancer dans ce type d’activité : entreprise individuelle en tant qu’auto-entrepreneur, EURL, SASU, etc.
Le succès de votre projet repose sur une bonne préparation : réalisation d’une étude de marché et d’un business plan, recherche du local ou du food truck, évaluation du budget initial, etc.
La réglementation des friteries : formation, normes sanitaires et obligations
Ouvrir une friterie implique de respecter plusieurs obligations légales, à commencer par la formation obligatoire.
La formation exigée pour l’ouverture d’une friterie
Contrairement à d’autres métiers de la restauration, aucun diplôme n’est demandé. Toutefois, une formation en hygiène alimentaire est obligatoire pour au moins une personne de l’établissement.
Cette formation, basée sur les principes de l’HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Point), permet d’apprendre à identifier et prévenir les risques sanitaires liés à la manipulation des aliments. Elle dure au minimum 14 heures et n’a pas besoin d’être renouvelée. Son coût varie entre 200 et 500 € selon l’organisme de formation choisi.
Les normes sanitaires des commerces alimentaires
Les friteries, comme tous les établissements de restauration, doivent respecter des règles sanitaires strictes pour assurer la sécurité alimentaire. Voici les principales exigences :
- Application des normes HACCP : les aliments doivent être stockés, manipulés et cuisinés selon des protocoles précis pour éviter tout risque de contamination.
- Contrôle des huiles de friture : la température de l’huile ne doit pas dépasser 180 °C pour limiter la production de substances nocives. L’huile doit être filtrée ou remplacée régulièrement.
- Entretien rigoureux des équipements professionnels : la friteuse, le plan de travail et les ustensiles doivent être nettoyés quotidiennement avec des produits adaptés.
Des inspections sanitaires peuvent être réalisées à tout moment. En cas de non-respect des règles, des sanctions allant de l’amende à la fermeture administrative peuvent être appliquées.
Les exigences ERP pour l’accueil du public
Si votre friterie est un établissement fixe, elle est considérée comme un établissement recevant du public (ERP). Vous devez donc respecter les normes d’accessibilité et de sécurité en vigueur :
- Accessibilité PMR (personnes à mobilité réduite) : votre local doit être aménagé pour permettre l’accès aux personnes en fauteuil roulant (rampe d’accès, largeur suffisante des passages, sanitaires adaptés).
- Sécurité incendie : la présence d’extincteurs et d’un système d’évacuation conforme est obligatoire.
- Affichage des consignes de sécurité : en cas d’incident, les clients et employés doivent pouvoir repérer facilement les sorties de secours et connaître les consignes à suivre.
Avant l’ouverture, un contrôle peut être effectué par la mairie ou la préfecture pour vérifier la conformité de votre établissement aux règles ERP.
Les règles d’affichage de la friterie
Comme tout restaurant, une friterie doit respecter plusieurs obligations d’affichage :
- Les prix des produits : ils doivent être clairement visibles à l’intérieur et à l’extérieur du point de vente. Si vous êtes assujetti à la TVA, mentionnez les prix hors taxes (HT) et toutes taxes comprises (TTC).
- L’origine des viandes : obligatoire si vous proposez des produits carnés (viande de kebab, merguez, etc.).
- Les allergènes présents dans les plats : une liste doit être consultable par les clients.
- La licence débit de boissons si vous proposez un service bar : licence III pour les boissons fermentées non distillées (bière, vin, cidre) ou licence IV pour les alcools forts (whisky, vodka, etc.).
Le non-respect de ces obligations peut entraîner des amendes en cas de contrôle des services de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les autorisations spécifiques d’un commerce de frites
Enfin, selon votre activité et votre emplacement, plusieurs autorisations peuvent être nécessaires avant de lancer votre activité.
- Si vous ouvrez une friterie ambulante, vous devez obtenir une autorisation d’occupation temporaire du domaine public (AOT) et une carte de commerçant ambulant auprès de la mairie ou de la préfecture.
- Si vous manipulez et vendez des denrées d’origine animale, vous devez effectuer une déclaration sanitaire auprès de la DDPP (direction départementale en charge de la protection des populations).
- Si vous diffusez de la musique, vous devez payer des droits d’auteur à la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
- Si vous souhaitez installer une terrasse : une autorisation d’occupation du domaine public doit être demandée à la mairie.
Quel statut juridique choisir pour ouvrir une friterie ?
Le choix de votre statut juridique va essentiellement dépendre de votre activité.
Si vous envisagez d’ouvrir une friterie ambulante (baraque à frites, food truck, etc.), optez pour une micro-entreprise. C’est la forme juridique la plus simple pour démarrer avec peu de contraintes administratives. Par contre, vous ne pourrez pas déduire vos charges, et le statut sera limité à un plafond de chiffre d’affaires de 188 700 €. Si vous prévoyez un CA supérieur, l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) sont plus adaptées.
Si vous souhaitez ouvrir un commerce fixe, le statut de micro-entrepreneur n’est pas conseillé car les charges sont souvent trop importantes (loyer, équipements, salaires). Dans ce cas, si vous êtes seul associé, privilégiez une EURL ou une SASU. Si vous êtes plusieurs associés, envisagez une SAS (société par actions simplifiée) ou une SARL (société à responsabilité limitée).
Voici un tableau récapitulatif des avantages et inconvénients de chaque forme juridique, agrémenté de conseils pour vous aider à faire le bon choix :
Statut juridique
Avantages
Inconvénients
Micro-entreprise
- Création et gestion ultra-simples
- Cotisations sociales allégées
- Exonération de TVA (sous conditions)
- Idéal pour tester une friterie ambulante
- CA plafonné à 188 700 €
- Impossible de déduire les charges
- Responsabilité illimitée sur les biens personnels (sauf déclaration d’insaisissabilité)
SASU (ou SAS si associés)
- Aucune limite de chiffre d’affaires
- Statut flexible, adapté à la croissance et aux investisseurs
- Dirigeant assimilé salarié (protection sociale avantageuse)
- Idéal pour un projet ambitieux (franchise, plusieurs points de vente)
- Création plus complexe (statuts, formalités administratives)
- Charges sociales élevées (82 % de la rémunération nette du dirigeant)
- Obligation d’une comptabilité rigoureuse et d’un expert-comptable
EURL (ou SARL si associés)
- Responsabilité limitée aux apports (protection du patrimoine personnel)
- Déduction des charges
- Possibilité d’opter pour l’IS (impôt sur les sociétés) ou l’IR (impôt sur le revenu).
- Plus de crédibilité pour obtenir des financements
- Formalités de création plus lourdes que la micro-entreprise
- Charges sociales plus élevées qu’en micro-entreprise (45 % du revenu net)
- Dirigeant affilié au régime des indépendants (moins de protection sociale qu’en SASU)
Les étapes clés pour ouvrir une friterie rentable
Lancer un snack à frites ne s’improvise pas. De l’étude de marché au financement, en passant par le choix du concept et de l’emplacement, chaque étape est essentielle pour assurer la rentabilité de votre projet. Voici le plan à suivre pour ouvrir une friterie prospère.
1/ Faire une étude de marché détaillée
Avant de lancer votre activité, il est primordial d’analyser la demande et la concurrence locale. Votre étude de marché doit vous permettre de :
- Identifier vos futurs clients (étudiants, salariés, touristes…).
- Évaluer la présence et la stratégie des concurrents (tarifs, menu, services…).
- Déterminer la meilleure zone d’implantation.
- Comprendre les attentes des consommateurs (qualité, prix, diversité des produits…).
Plus votre analyse du marché sera précise, plus vous réduirez les risques et optimiserez les chances de réussite.
2/ Se positionner sur un concept original
Pour vous démarquer des autres friteries et attirer de nombreux clients, vous devez créer une identité forte. Misez sur des services et des produits de qualité, et trouvez un concept attractif. Vous pourriez par exemple choisir une thématique comme :
- La friterie gastronomique : des frites cuites dans une friteuse haut de gamme, avec des huiles de qualité, des ingrédients bio, des accompagnements raffinés (truffe, cheddar affiné, viandes premium).
- Le snack street-food fusion : des frites revisitées selon les inspirations du monde (poutines canadiennes, frites épicées façon mexicaine, frites au curry thaï, etc.).
- Le fast-food belge : un menu 100 % inspiré de la Belgique, avec des sauces typiques, du fromage fondu et des boulets à la liégeoise.
- Le snack écoresponsable : des produits locaux et de saison, des emballages biodégradables et une gestion optimisée des déchets.
Ajoutez également une touche d’originalité avec des recettes uniques, des portions généreuses, ou un service innovant (click & collect, bornes de commande, etc.).
3/ Évaluer le budget nécessaire en fonction de son concept
Quel que soit votre projet, vous aurez besoin d’équipements de base : friteuses professionnelles, coupe-frites, plaques de cuisson, réfrigérateur, congélateur, etc. En moyenne, comptez entre 5 000 et 20 000 €, selon la qualité du matériel.
Ensuite, intégrez à votre budget l’achat ou la location du local ou du food truck. Sans oublier les assurances obligatoires, l’aménagement de la salle ou du camion (tables, chaises, décoration, etc.), le stock, les charges diverses, etc.
En règle générale, le budget initial pour un commerce de frites varie entre 30 000 et 100 000 €, selon le concept et la taille de l’établissement.
4/ Trouver l’emplacement ou le food truck idéal
L’emplacement est un facteur clé de rentabilité. Pour maximiser votre visibilité et votre chiffre d’affaires, visez :
- Les zones à forte affluence : centres-villes, gares, zones universitaires, quartiers d’affaires.
- Les lieux touristiques : places, marchés, bord de mer.
- Les zones de passage : parkings de supermarchés, stations-service.
Si vous optez pour un food truck, cherchez des emplacements stratégiques et des événements (festivals, marchés, etc.).
5/ Réaliser un business plan convaincant
Un business plan solide est indispensable pour structurer votre projet et obtenir des financements. Il doit contenir :
- Une présentation du concept et du marché.
- Une estimation des coûts et des investissements nécessaires.
- Une analyse de la rentabilité.
- Un plan de financement avec les sources d’apport personnel et les aides éventuelles.
Vous avez besoin d’aide pour rédiger le business plan de votre snack, de votre propre boucherie ou de toute autre activité ? Les experts-comptables Keobiz sont à vos côtés pour toutes vos démarches de création d’entreprise. Nous vous aidons à estimer les coûts des équipements, à optimiser votre investissement et votre rentabilité, et à respecter la réglementation en vigueur (hygiène, ERP, etc.). Que vous soyez un entrepreneur souhaitant ouvrir une sandwicherie, une boucherie, un institut de beauté, un garage automobile ou encore un commerce ambulant, nous vous aidons à mettre en place votre projet pour maximiser vos chances de réussite et prendre une longueur d’avance sur vos concurrents.
6/ Chercher des financements pour lancer son projet
À moins d’avoir les fonds nécessaires, vous allez devoir partir en quête d’argent pour financer votre projet. Plusieurs solutions s’offrent à vous :
- Le prêt bancaire : un apport minimum de 20 % du budget total sera toutefois exigé par les banques.
- Les aides et les subventions : les prêts d’honneur, l’Acre (aide à la création ou à la reprise d’entreprise), les aides régionales, etc.
- Le crowdfunding et les investisseurs privés : vous pouvez lever des fonds grâce aux campagnes participatives, mais aussi nouer des partenariats.
7/ Faire les démarches de création d’entreprise
Pour lancer votre activité, vous allez bien sûr devoir créer officiellement votre entreprise. Les démarches diffèrent selon le statut choisi.
Si vous optez pour une société (EURL, SASU, SARL, SAS) :
- Rédigez les statuts de la société : ils définissent son fonctionnement et les règles entre associés.
- Publiez un avis de création dans un journal d’annonces légales : obligatoire pour officialiser la création de la société.
- Immatriculez votre société au registre du commerce et des sociétés (RCS) via le guichet unique de l’INPI.
- Ouvrez un compte bancaire professionnel : pour séparer vos finances personnelles et professionnelles.
Si vous choisissez de créer une entreprise individuelle en micro-entreprise, les formalités sont plus simples. Il vous suffit de vous rendre sur le guichet unique de l’INPI.
Dans tous les cas, vous recevrez ensuite votre numéro SIRET, véritable carte d’identité de votre entreprise.
8/ Communiquer efficacement sur l’ouverture de la friterie
Il ne vous reste plus qu’à faire la promotion de votre friterie pour attirer et fidéliser votre clientèle. Voici quelques actions de communication à mettre en place qui vous apporteront de la visibilité rapidement :
- Créez un compte professionnel sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, TikTok) pour partager des photos, des promotions et des actualités.
- Référencez votre snack sur Google My Business pour apparaître dans les recherches locales.
- Distribuez des flyers et affichez des promotions d’ouverture dans les commerces voisins.
- Proposez des offres attractives : menu découverte, happy hours, carte de fidélité.
- Inscrivez-vous sur des plateformes de livraison (Uber Eats, Deliveroo) pour capter une clientèle plus large.
Ouvrir une friterie demande une bonne préparation et un investissement réfléchi, mais avec une stratégie bien pensée, le succès est à portée de main. N’hésitez pas à contacter nos experts Keobiz pour un accompagnement sur mesure. Gestion comptable et fiscale, aide à la création, conseils d’optimisation des coûts, etc., nous sommes à vos côtés à chaque étape clé de la vie de votre entreprise !
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Oui, une franchise permet de bénéficier d’une marque connue et d’un accompagnement, mais elle engendre des frais supplémentaires (droits d’entrée et redevances).
Non, aucun diplôme spécifique n’est requis pour ouvrir un commerce de frites. Par contre, la formation en sécurité alimentaire est obligatoire pour garantir la conformité aux normes sanitaires.
Oui, avec un bon emplacement, des équipements professionnels et des produits de qualité, une friterie peut atteindre la rentabilité en quelques mois. D’autant qu’elle nécessite peu d’investissement !