Comment ouvrir un institut de beauté en 2025 ? Le guide complet
Vous avez une formation d’esthéticienne et envisagez de créer votre propre salon ? Après des années passées comme salariée, vous aimeriez développer votre marque rien qu’à vous ? Il est important de préparer avec beaucoup de rigueur votre projet d’ouvrir un salon de beauté, afin d’accueillir vos premières clientes et de prodiguer vos premiers soins dans les meilleures conditions. Quelles conditions devez-vous remplir pour vous lancer ? Quelles sont les grandes étapes à suivre ? Quels points de réglementation ne doivent surtout pas être ignorés ? Keobiz vous dit tout ce qu’il faut savoir pour ouvrir un institut de beauté (et assurer son succès) en 2025.
L’exercice de l’activité d’esthéticienne suppose de justifier d’un niveau de formation au moins équivalent au CAP, ou à défaut d’une expérience professionnelle de 3 ans au minimum dans le même domaine.
Pour ouvrir un institut de beauté, il faut réaliser une étude de marché et produire un business plan, puis immatriculer l’activité après avoir choisi la forme juridique adaptée. Attention, aussi, à trouver le bon concept – celui qui fera toute la différence face à la concurrence.
La réglementation spécifique des salons d’esthétique comprend un ensemble de règles et de normes à respecter, comme la sécurité incendie ou l’accueil des personnes à mobilité réduite.
Quelles sont les conditions à remplir pour ouvrir un institut de beauté ?
Avant de penser à ouvrir un salon de beauté, il faut veiller à remplir des conditions de qualification et d’honorabilité, qui sont les mêmes pour toutes les esthéticiennes – qu’elles souhaitent créer leur propre établissement ou prodiguer des soins à domicile. Voici quelles sont ces conditions.
Justifier d’une qualification
Toute personne qui souhaite exercer une activité dans le domaine de l’esthétique doit justifier d’une qualification professionnelle validée par l’un des diplômes ou titres suivants :
- Un CAP esthétique, cosmétique et parfumerie (c’est le minimum requis).
- Un brevet professionnel, un bac pro ou un BTS idoine.
- Un brevet de maîtrise esthéticienne-cosméticienne, délivré par l’assemblée permanente des chambres des métiers et de l’artisanat.
À défaut de diplômes ou de titres, il est possible d’ouvrir un institut de beauté en justifiant d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans. Il s’agit d’une expérience comme gérante ou salariée d’un salon d’esthétique, ou comme professionnelle des soins de beauté à domicile, le tout en France ou dans un pays faisant partie de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen. L’attestation de qualification professionnelle est délivrée par la chambre des métiers et de l’artisanat du département d’exercice, sous réserve de présenter les documents prouvant votre expérience.
Bien que la profession d’esthéticienne soit une activité artisanale, il n’est plus obligatoire de suivre un stage de préparation à l’installation depuis l’entrée en vigueur de la loi PACTE en 2019. Cependant, il est recommandé de s’inscrire tout de même à ce stage, qui vous enseigne les bases de la gestion d’une entreprise.
Remplir la condition d’honorabilité
Autre condition à remplir pour l’ouverture d’un institut de beauté : celle dite « d’honorabilité ». En pratique, vous ne devez pas avoir fait l’objet d’une interdiction de gérer, de diriger, d’administrer ou de contrôler une entreprise, ni d’une peine complémentaire d’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou sociale en raison d’un crime ou d’un délit que vous auriez commis (art. L123-44 du Code de commerce). Le respect de cette condition peut être vérifié par un membre de la chambre des métiers et de l’artisanat compétente.
Quelles sont les étapes à suivre pour ouvrir un salon de beauté ?
Dès lors que vous remplissez les conditions d’accès au métier (notamment l’obtention d’un diplôme ou la justification d’une expérience professionnelle, comme c’est le cas pour ouvrir un restaurant sans diplôme), vous pouvez démarrer le processus de création de votre institut de beauté. Quelles sont les principales étapes à suivre ? Il est possible de les diviser en plusieurs grandes catégories :
- Préparer la création de votre salon. Cela revient à identifier un concept porteur, à évaluer son potentiel sur le marché (en repérant les principaux concurrents), puis à élaborer un business plan afin de déterminer la rentabilité potentielle du projet et trouver des financements. En effet, il faut prévoir un investissement pour couvrir les coûts de départ : location du local, achat des équipements et du stock, promotion de votre enseigne, et apport à injecter dans le crédit. À ce titre, il faut prévoir le budget pour ouvrir un institut de beauté et tenir compte des frais incontournables, comme pour n’importe quel autre type de commerce (voir, par exemple, combien ça coûte d’ouvrir une boulangerie).
- Choisir le statut juridique et procéder aux démarches d’immatriculation. Chaque forme juridique ayant ses avantages et ses inconvénients, il s’agit de prendre en compte un maximum d’éléments pour faire le bon choix (EI, EURL, SASU, SARL, SA ou autre).
- Aménager le local, puis faire connaître le salon en communiquant efficacement sur les prestations proposées. Sans oublier de trouver les fournisseurs fiables pour le matériel et les consommables.
- Respecter les réglementations relatives à la gestion d’un salon de beauté, en particulier en matière d’hygiène et d’affichage des prix, mais aussi de sécurité incendie et d’accueil des personnes à mobilité réduite. Ces règles existent pour tout type de commerce, qu’il s’agisse d’ouvrir un garage automobile, de devenir traiteur ou d’ouvrir une boucherie (avec un soin particulier apporté à la manipulation des denrées alimentaires), ou encore de se lancer dans la création d’une micro-crèche.
Voyons maintenant, dans le détail, chaque étape à suivre pour ouvrir un salon de beauté.
Trouver le bon concept
Le concept de votre futur institut d’esthétique est l’une des clés de la réussite du projet. Est-ce que vous envisagez d’ouvrir un petit salon cosy, à la façon d’un commerce de proximité, ou de lancer un établissement de grande ampleur proposant une importante gamme de services ? Souhaitez-vous créer un institut généraliste ou vous spécialiser dans certains soins spécifiques ? Dans ce dernier cas, vous pouvez opter pour un positionnement unique sur le marché en proposant par exemple :
- Des soins des mains exclusivement (à la façon d’un « bar à ongles »).
- De l’épilation.
- Des soins pour hommes.
- Des soins de spa.
- Des soins paramédicaux (comme des traitements anti-âge ou contre la couperose).
- De l’esthétique énergétique (une approche innovante qui combine des soins de beauté avec des pratiques énergétiques).
- Des soins socio-esthétiques (pour exercer dans des établissements de santé).
L’originalité de votre concept peut aussi passer par le choix d’une décoration particulière, par votre engagement en faveur de l’écologie (avec l’utilisation exclusive de produits durables) ou par une gamme de services complémentaires (aromathérapie, balnéothérapie, massages, ionophorèse pour le traitement de la transpiration excessive, et bien d’autres).
Rien ne vous contraint à ouvrir un institut de beauté indépendant : vous pouvez faire le choix d’opter pour une enseigne franchisée. L’avantage de cette solution ? Un accompagnement pour le lancement de votre projet (en matière de formation, d’aménagement du local et de promotion) et un concept clé en main qui simplifie grandement l’installation sur le marché. Par ailleurs, vous bénéficiez d’une image de marque existante et d’une clientèle potentielle qui connaît déjà la franchise.
Étudier le marché
Votre concept en poche, vous devez le confronter à la réalité du terrain. Autrement dit, il est temps de réaliser une étude de marché pour évaluer la viabilité de votre projet de création d’institut, et identifier les facteurs de réussite. Cette étude revient à produire une analyse circonstanciée du marché en matière de soins esthétiques :
- La clientèle ciblée et ses besoins (mais aussi ses moyens financiers, afin de pouvoir fixer les tarifs adéquats).
- Les services attendus par les prospects (manucure et pédicure, soins du corps et du visage, épilation, et autres possibilités).
- Le degré de concurrence et les tarifs pratiqués par les autres instituts de beauté dans la zone d’implantation.
- Les tendances du secteur de la beauté en France (par exemple, le goût des clientes pour les produits écologiques et durables, ou l’intérêt pour les techniques esthétiques innovantes).
Élaborer un business plan
Tous les entrepreneurs en devenir doivent élaborer un business plan, un document essentiel pour trouver des financements. Par le biais du business plan, il s’agit en effet de convaincre les investisseurs, les établissements de crédit et/ou les organismes publics de consentir à vous prêter la somme nécessaire au lancement de votre activité. Il doit inclure :
- La présentation de votre projet de salon.
- L’étude de marché réalisée par vos soins (dans une version synthétique).
- Le choix de la forme juridique adaptée.
- Le budget pour ouvrir votre institut, tel que vous l’avez calculé.
- La stratégie marketing envisagée.
- Le prévisionnel financier sur les 3 ans qui viennent (celui-ci vise à répondre à la question suivante : « Votre entreprise sera-t-elle rentable ? »).
En marge des financements institutionnels et privés, il existe des solutions alternatives pour trouver de l’argent : aides publiques (Acre ou ARCE, par exemple), prêt d’honneur, financement participatif (crowdfunding), ou encore prêt consenti par un proche (love money).
Opter pour le bon statut juridique
La question de la forme juridique est importante à deux titres : d’abord parce qu’il s’agit de choisir le statut réellement adapté à votre projet d’ouvrir un institut de beauté et de recruter des salariés. Ensuite, parce que cette décision aura un impact sur vos obligations fiscales, sociales et comptables tout au long de l’existence de votre activité.
Sur ce point, il faut avoir en tête que le statut d’auto-entrepreneur – très apprécié dans l’Hexagone – n’est pas adapté à la création d’un institut. Il l’est, en revanche, pour une activité d’esthéticienne à domicile, qui va au contact de ses clientes en toute autonomie. Mais attention aux limites de cette forme sociale, en particulier le plafond de chiffre d’affaires (77 700 € en 2025) et la nécessité d’obtenir une carte d’artisan ambulant si vous souhaitez exercer en dehors de votre commune de domiciliation.
La forme de société est donc la plus appropriée pour ouvrir un salon de beauté. Plusieurs choix s’offrent à vous :
- L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ou la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) si vous souhaitez exercer seule, en tant qu’associée unique de votre structure.
- La société anonyme à responsabilité limitée (SARL) ou la société par actions simplifiée (SAS) si vous avez l’intention de vous associer.
Notez que, dans les deux cas, votre responsabilité est limitée aux apports – ce qui signifie que votre patrimoine personnel est protégé. En outre, ces deux structures sont idéales pour faire évoluer votre projet, malgré des formalités administratives plus lourdes (que dans le cas d’une entreprise individuelle) et des obligations comptables plus complexes. Si vous n’êtes pas sur de faire le bon choix du statut juridique, faites appel à nos experts-comptables spécialisés dans le secteur du service à la personne.
Un institut de beauté constitue, par défaut, une activité artisanale – si l’entreprise compte moins de 10 salariés. Mais elle devient commerciale au-delà de ce seuil, ou mixte si vous décidez de vendre des produits de beauté au sein de votre salon.
Effectuer les démarches de création d’entreprise
Les formalités de création de votre activité passent nécessairement par un portail en ligne, le guichet unique des formalités des entreprises (depuis le 1er janvier 2023, il n’est plus possible d’effectuer ces démarches auprès d’un CFE physique). Cela, quelle que soit la forme juridique que vous souhaitez donner à votre salon de beauté.
Cette procédure, appelée « immatriculation », est d’une grande simplicité, puisqu’il suffit de remplir un formulaire en ligne et de transmettre les pièces demandées :
- Un justificatif de domiciliation de l’entreprise, par exemple une facture d’énergie, une copie du bail locatif ou une quittance de loyer.
- Une copie de la pièce d’identité du dirigeant.
- L’original de la déclaration sur l’honneur de non condamnation datée et signée par le dirigeant.
- Une copie des justificatifs de qualification professionnelle.
- Une copie du contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape), le cas échéant.
- Un justificatif de mariage ou de Pacs pour un conjoint collaborateur.
Dans le cas d’une société, vous devez aussi fournir les documents suivants :
- Une copie des statuts datés et signés par les associés.
- Une attestation de parution de l’avis de création dans un support d’annonces légales.
- La déclaration des bénéficiaires effectifs.
- L’acte de désignation du dirigeant, si celui-ci n’est pas nommé dans les statuts.
Une fois la déclaration validée, vous recevez une attestation d’immatriculation comprenant vos numéros d’identification (SIREN, SIRET et code APE). Ce document vous permet d’accomplir les démarches indispensables auprès des organismes compétents, par exemple pour souscrire les assurances obligatoires.
Aménager le local
Le local que vous avez choisi pour ouvrir votre institut de beauté peut nécessiter quelques travaux de rafraîchissement ou de rénovation. Au minimum, vous devez l’aménager afin de commencer à recevoir vos clientes – sauf à reprendre une affaire qui existe déjà. Il faut prévoir :
- Le mobilier nécessaire (tables et chaises, bureaux, rangements et autres).
- Les produits cosmétiques consommables, comme des pinces et des brosses, des crèmes et des lotions, des gants, de la cire pour épiler, des charlottes, des solutions désinfectantes.
- Le linge, notamment des serviettes et des peignoirs.
- L’équipement spécifique d’un salon de beauté.
- Les accessoires et la décoration.
Faire la promotion du salon de beauté
La dernière étape pour ouvrir un salon de beauté consiste à en faire la promotion auprès de vos audiences cibles. Pour cela, il est nécessaire de lancer une campagne de communication qui peut passer par différents canaux :
- Distribution de flyers dans la zone de chalandise.
- Publicité sur le terrain et/ou dans les journaux locaux.
- Partenariats avec les commerçants du quartier.
- Création d’un site web et d’un blog.
- Communication sur les réseaux sociaux.
- Envoi d’emails ciblés.
- Création d’une fiche d’établissement sur Google.
- Mise en avant des avis positifs laissés par vos premiers clients.
Quelle réglementation faut-il respecter pour ouvrir un salon de beauté ?
Votre projet d’ouverture d’un institut de beauté doit tenir compte des nombreuses normes et autres obligations à respecter, qui viennent s’ajouter aux prérequis (qualification professionnelle et honorabilité). En voici un aperçu.
Les normes et règles générales
- Les normes de sécurité incendie et d’accessibilité, propres à tous les établissements recevant du public (ERP). En effet, les locaux ouverts au public doivent mettre en place des mesures de prévention et de sauvegarde contre les risques d’incendie, et garantir l’accès aux personnes en situation de handicap.
- Les normes sanitaires spécifiques des locaux de travail. Cela concerne notamment le matériel utilisé, qui doit être entretenu de manière à éviter la transmission d’infections contagieuses et désinfecté après chaque usage. Notez que des règles sanitaires locales peuvent être imposées par le département : il est donc nécessaire de vous renseigner auprès de la préfecture du lieu d’exercice.
- La réglementation relative à l’affichage des prix. Ceux-ci doivent être visibles à l’extérieur et à l’intérieur de l’établissement, et affichés TTC.
- La certification des appareils et dispositifs médicaux utilisés au sein du salon d’esthétique, prévue par le règlement 2017/745 et obligatoire depuis le 26 mai 2021. La base de données Eudamed vous permet de vérifier les informations données par votre fournisseur sur ce point.
- Le respect de l’interdiction de fumer et de vapoter dans les locaux, et l’obligation d’afficher une signalétique adaptée.
- L’obligation de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle, celle-ci couvrant les dommages potentiels que vous pourriez causer aux clientes au cours des soins. Il est recommandé d’assurer également vos locaux et votre matériel, et de prendre une assurance pour vos employés.
Les services proposés
Il est important de noter que certaines prestations proposées aux clients par les experts de l’esthétique font l’objet de règles particulières. La loi impose en effet des limites à ce que vous pouvez faire. Par exemple, il est interdit :
- De pratiquer des massages et/ou des modelages à des fins médicales ou thérapeutiques.
- De proposer l’épilation au laser (une prestation réservée aux dermatologues). Seule l’épilation à la cire ou à la pince est autorisée, ainsi que l’utilisation de la lumière pulsée.
- De faire des maquillages permanents ou semi-permanents sans formation dédiée.
- De proposer des actes invasifs dans un but d’amincissement.
Si vous souhaitez mettre à disposition de votre clientèle des appareils de bronzage, ceux-ci doivent respecter des normes spécifiques. Seuls les dispositifs qui relèvent des catégories UV1 et UV3 peuvent être employés par les professionnels dans le domaine de l’esthétique.
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L’exercice de l’activité d’esthéticienne est réglementé, ce qui signifie qu’il faut avoir des diplômes ou des titres spécifiques pour pouvoir proposer des services dans ce domaine : CAP, bac pro, brevet professionnel ou BTS. Néanmoins, il est possible de contourner cette obligation en justifiant d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans la même profession, comme gérante ou employée d’un établissement, ou comme esthéticienne indépendante. Cette expérience doit être validée par la chambre des métiers et de l’artisanat, qui délivre une attestation.
Pour ouvrir un salon d’esthétique, il faut prévoir un budget suffisant pour couvrir le coût de départ – entre 50 000 et 75 000 euros. Ce coût initial englobe le prix du local commercial (et les éventuels travaux à effectuer), l’achat du matériel et des consommables, les frais de formation (si besoin), ainsi que les dépenses relatives à la stratégie de communication pour faire connaître l’enseigne. Par ailleurs, il faut ajouter le coût de l’accompagnement professionnel si vous confiez à un prestataire extérieur (comme un expert-comptable) le soin de réaliser vos formalités de création d’entreprise.
Est-ce rentable d’ouvrir un institut de beauté ? La réponse à cette question dépend de nombreux paramètres, à commencer par l’emplacement de l’établissement, les services proposés, le niveau de la demande dans la zone, la qualité de l’offre, mais aussi les efforts fournis par le propriétaire des lieux et la conjoncture économique (selon qu’elle est favorable ou défavorable). Un institut qui fonctionne bien peut générer entre 25 000 et 80 000 € de bénéfices mensuels, ce qui permet au dirigeant de gagner de 6 000 à 30 000 € par mois environ. Notez qu’une franchise a plus de chances de donner des résultats rapidement (malgré des coûts plus élevés au départ compte tenu du droit d’entrée et de l’apport exigé), car vous bénéficiez de la notoriété de la marque.