Quelles sont les étapes à suivre pour ouvrir un restaurant rapide ?
Vous avez trouvé un concept de restauration rapide novateur ? Fast-food, snack, food truck, pizzeria : quelle que soit la nature de votre projet, ouvrir un établissement de restauration ne s’improvise pas. Il s’agit d’une activité fortement réglementée qui nécessite de remplir de nombreuses formalités et de respecter une réglementation stricte. Dans cet article, Keobiz vous propose de découvrir comment ouvrir un restaurant rapide dans les meilleures conditions et dans le plus strict respect des règles, depuis le choix du type de restauration jusqu’à l’indispensable stratégie marketing à mettre en place pour attirer vos premiers clients, en passant par la création administrative de votre structure.
La restauration rapide est en pleine expansion : elle représente 55 % du chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble du secteur.
L’ouverture d’un restaurant rapide suppose de suivre plusieurs étapes clés, parmi lesquelles : le choix du bon concept et de la forme juridique adaptée, la réalisation d’un business plan, la souscription des assurances pertinentes, et la mise en place d’une stratégie marketing.
L’activité de restauration est fortement réglementée : il est nécessaire de suivre une formation sur la conformité sanitaires des denrées, d’obtenir une licence pour vendre des boissons alcoolisées, et de respecter les règles qui s’appliquent aux établissements recevant du public.
Pourquoi se lancer dans la restauration rapide ?
Pour les amateurs de cuisine, le domaine de la restauration rapide offre de multiples avantages : c’est l’occasion de combiner le goût de la nourriture avec la flexibilité de ce secteur d’activité. En effet, depuis plusieurs années, le fast-food n’est plus (forcément) synonyme de malbouffe : ce concept est devenu une habitude alimentaire en tant que telle, qui privilégie la qualité des produits et l’attractivité des prix, et officie dans des domaines de plus en plus variés (saladerie, sandwicherie, salon de thé et autres).
Autre raison pour se lancer : la restauration rapide est en pleine expansion. Elle a enregistré une croissance de +26 % en 2023 et représente 55 % du chiffre d’affaires réalisé par l’ensemble du secteur de la restauration, avec 23,4 milliards d’euros générés en 2023. Ce faisant, vous êtes de plus en plus nombreux à vouloir savoir comment ouvrir un établissement de restauration rapide.
Comment ouvrir un restaurant rapide ?
Il est important de comprendre que la création d’un tel établissement ne s’improvise pas. Comme pour tout entrepreneur qui souhaite se lancer, il y a de nombreuses étapes à suivre pour ouvrir un fast-food (ou tout autre type de restauration rapide). Il faut :
- Choisir le domaine qui vous intéresse et opter pour le bon concept.
- Établir un business plan en anticipant les coûts à venir, l’investissement de départ, et le montant de l’apport personnel à prévoir.
- Sélectionner le statut juridique adapté : entreprise individuelle, EURL, SARL, SAS ou autre. La forme juridique idéale dépend beaucoup de l’activité : un freelance informatique peut tout à fait se lancer en micro-entreprise et l’on peut monter sa boîte de production tout seul ; mais en restauration, ou encore pour créer une entreprise industrielle, il est préférable d’opter pour une forme de société.
- Suivre une formation obligatoire en matière d’hygiène, comme c’est le cas dans d’autres secteurs d’activité (par exemple, pour ouvrir un salon de massage bien-être, ou encore pour lancer son propre salon de coiffure), même lorsqu’il n’est pas nécessaire d’avoir obtenu un diplôme en amont.
- Respecter la réglementation : sur l’utilisation de denrées alimentaires, sur la vente de boissons, sur l’accessibilité des locaux, sur la diffusion de musique dans le restaurant.
- Étudier le marché et les concurrents dans la zone géographique, comme il est important de le faire pour tout commerce (y compris pour ouvrir un magasin).
- Trouver les bons fournisseurs.
- Acheter les équipements indispensables.
- Se doter d’un local bien placé et réfléchir avec soin à sa décoration, qui marquera l’identité de l’établissement.
- Se faire connaître des clients.
Dans le détail, voici comment ouvrir un restaurant rapide dans les meilleures conditions.
1. Choisir le type de restauration rapide qui correspond à votre concept
Pour l’Insee, la restauration rapide s’inscrit dans la catégorie « fourniture au comptoir d’aliments et de boissons à consommer sur place ou à emporter, présentés dans des conditionnements jetables » (code NAF 56.10C). Pour autant, cette catégorie regroupe plusieurs activités qui correspondent à des concepts bien distincts :
- Le fast-food « traditionnel » qui consiste à vendre des plats préparés dans un établissement physique (en salle) pouvant accueillir du public.
- Le fast-food « sain », qui met en valeur des plats moins riches en calories que les restaurants rapides traditionnels (c’est la tendance « fast and good »).
- La restauration ambulante qui regroupe les food trucks et autres camions à pizzas.
- Les pizzas exclusivement à emporter.
- La vente de viennoiseries ou de crêpes.
- Les sandwicheries et saladeries.
- Les friteries.
- Le drive-in (le service au volant).
- Les salons de thé.
L’activité de restauration peut être artisanale (fabrication de plats à partir de produits frais pour consommation immédiate, à emporter ou à livrer) et/ou commerciale (en cas de consommation en salle et/ou si l’entreprise compte plus de 10 salariés). Dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, l’activité reste toujours artisanale dès lors qu’il n’y a pas de procédé industriel employé.
Prenez le temps de réaliser une étude de marché rigoureuse afin d’identifier le concept susceptible de répondre à une demande dans la zone désirée. Vous devez aussi réfléchir au thème de votre établissement, à la clientèle ciblée, au type de service proposé (sur place, à emporter, façon bar ou buffet), à l’ambiance, et bien sûr au nom de votre restaurant.
2. Choisir entre l’indépendance et la franchise
Il existe deux modèles économiques en restauration : l’indépendance ou la franchise. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients.
- La franchise est moins risquée que la création d’un concept entièrement nouveau : vous bénéficiez d’emblée de la réputation d’une enseigne bien installée dans le paysage, et donc, potentiellement, d’une clientèle déjà constituée. Vous profitez aussi de tarifs compétitifs au niveau de l’approvisionnement en denrées alimentaires. Mais les investissements de départ sont plus importants, en raison des sommes d’argent à verser au franchiseur pour exploiter sa marque (un droit d’entrée, puis un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé). Et vous n’avez aucune liberté de décision.
- L’indépendance vous offre une totale autonomie dans tous les domaines : à vous de choisir votre local commercial, votre thématique, votre nom, ou le type de cuisine que vous souhaitez servir. Pas besoin de verser un droit d’entrée ou une redevance. L’inconvénient, c’est que vous devez faire vos preuves : vous ne pourrez pas compter sur le rayonnement d’une enseigne existante pour attirer le public.
3. Opter pour le statut juridique adéquat
Toute création d’entreprise passe par un questionnement fondamental : quelle est la forme juridique la plus adaptée au projet ? Pour une entreprise de restauration, il est important d’avoir en tête l’ensemble de vos besoins et de vos contraintes, et donc de vous poser les bonnes questions :
- Avez-vous l’intention de vous associer ?
- Voulez-vous avoir la maîtrise de vos flux financiers et de votre trésorerie ?
- Comptez-vous recruter du personnel pour la cuisine et/ou le service ?
- Prévoyez-vous de lourdes charges (qu’il vaudrait mieux pouvoir déduire du chiffre d’affaires au régime réel) ?
- Avez-vous une vision à long terme du développement de votre concept ?
Près de la moitié des restaurateurs exercent dans le cadre d’une société ou d’une entreprise à responsabilité limitée. 40 % d’entre eux exercent en nom propre via une EI. Enfin, une faible proportion a opté pour la SAS ou la SASU.
Pour ouvrir un restaurant rapide, la micro-entreprise n’est pas la forme juridique idéale : le chiffre d’affaires est plafonné à 77 700 € pour les prestations de services et à 188 700 € pour les activités de vente à consommer sur place. Cette option n’est intéressante que si vous souhaitez tester le marché en évitant de réaliser des investissements trop importants dès le départ – mais en gardant en tête qu’il faudra rapidement passer à une autre structure.
4. Réaliser un business plan
L’élaboration d’un business plan est une étape incontournable pour lancer un restaurant rapide. Ce document vous permet de déterminer les frais de démarrage (et donc l’investissement nécessaire de départ, ou l’apport à prévoir pour obtenir un emprunt), les flux financiers à venir, les dépenses courantes à prévoir, mais aussi de fixer des objectifs de rentabilité et de projeter des bénéfices à long terme.
C’est aussi l’occasion de réaliser une étude de marché, afin de vérifier la viabilité de votre projet, notamment au regard de la concurrence sur le secteur. Il s’agit de comprendre s’il y a de la place pour un nouveau concept (ou pour une franchise), si la clientèle que vous ciblez existe bel et bien, et quels sont les meilleurs emplacements pour attirer les consommateurs. Plus globalement, le but est d’analyser les facteurs environnementaux qui détermineront le succès de votre entreprise.
5. Connaître et respecter la réglementation autour de la restauration
Pour toute personne qui se demande comment ouvrir un restaurant rapide, c’est là un gros morceau : en effet, cette activité est extrêmement encadrée par la loi, essentiellement pour des raisons sanitaires. S’il n’y a pas de qualification professionnelle nécessaire, il faut toutefois respecter plusieurs obligations. Voici les points importants à avoir en tête :
- L’obtention d’un permis d’exploitation, indispensable pour demander par la suite une licence restaurant afin de vendre des boissons alcoolisées. Le permis est délivré à l’issue d’une formation spéciale organisée par la Chambre de commerce et d’industrie ou par un organisme agréé, d’une durée de 20 heures et pour un coût d’environ 450 euros. Sa validité est de 10 ans.
Vous avez au moins 10 ans d’expérience comment gérant dans le secteur de la restauration ou de l’hôtellerie ? La formation obligatoire pour l’obtention du permis d’exploitation est alors réduite à une session de 6 heures dédiée à l’actualisation des connaissances.
- Le suivi d’une formation en matière d’hygiène alimentaire (HACCP) par au moins un membre de l’effectif. Elle est facultative si une personne de l’équipe peut justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le même domaine comme gestionnaire ou exploitant, ou d’un titre professionnel obtenu après le 1er janvier 2006.
- L’établissement d’un plan de maîtrise sanitaire : un ensemble de mesures préventives et d’autocontrôle dont le but est de maintenir la qualité sanitaire des aliments.
- La déclaration de manipulation de denrées alimentaires d’origine animale. Celle-ci peut s’effectuer en ligne via le site du ministère de l’Agriculture : https://agriculture-portail.6tzen.fr/default/requests/Cerfa13984/.
- Le respect des règles qui s’appliquent aux établissements recevant du public : notamment les règles de sécurité et d’accès aux locaux pour le public handicapé.
- Le respect du droit d’information des clients quant aux produits proposés (dénomination des vins, origine des viandes, logo « fait maison ») et aux services mis en place (modes de paiement acceptés, mention du service compris sur la carte).
Si vous souhaitez diffuser de la musique dans votre établissement ou retransmettre des événements sportifs, vous devez obtenir au préalable une autorisation de la Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique (SACEM) et verser une redevance.
6. Créer l’entreprise
Les formalités de création d’entreprise diffèrent en fonction de la forme juridique que vous avez choisie. Néanmoins, on retrouve trois étapes clés, valables pour la plupart des statuts :
- L’immatriculation de l’entreprise via le Guichet unique de l’INPI : https://procedures.inpi.fr/.
- La déclaration de l’activité aux impôts.
- Le rattachement au régime social des travailleurs indépendants.
Pour une société, il faut également rédiger et déposer des statuts, nommer le dirigeant, constituer le capital social et le déposer sur un compte dédié, publier un avis de création dans un journal d’annonces légales, déclarer les bénéficiaires effectifs, et transmettre un dossier d’inscription au Registre du commerce et des sociétés.
7. Souscrire une assurance
Votre activité de restauration rapide doit être couverte par une assurance adaptée. La plus importante est la responsabilité civile professionnelle, qui vous protège contre les dommages causés aux tiers (intoxication alimentaire d’un client, blessure d’un employé, brûlure accidentelle – parmi bien d’autres risques).
Pour un maximum de sécurité, vous pouvez opter pour une assurance multirisque professionnelle, un contrat unique qui regroupe l’ensemble des garanties essentielles en restauration : RC Pro, incendie, dommages électriques, dégât des eaux, vol ou tentative de vol, vandalisme, bris de matériel et événements climatiques. Parmi les garanties optionnelles, il est possible de se couvrir contre la perte d’exploitation ou de valeur vénale, le bris de vitre, et les éventuels litiges (protection juridique).
Il n’existe pas d’obligation d’assurance en restauration. Cependant, une assurance peut être exigée par le propriétaire avec lequel vous signez le bail commercial, ou par la banque en cas de demande de financement.
8. Trouver les bons circuits d’approvisionnement
La nourriture que vous servez à vos clients est au cœur de votre proposition de valeur. Ce faisant, vous devez garantir la qualité des produits utilisés pour confectionner vos plats, et pour cela trouver des partenaires fiables et compétitifs. C’est vrai également pour le matériel utilisé, pour vos fournitures, et pour vos produits de nettoyage. Voici quelques conseils pour bien choisir vos partenaires :
- Déterminez vos besoins et fixez-vous un cahier des charges, en dressant la liste des produits nécessaires et en calculant votre budget.
- Identifiez les différents approvisionneurs spécialisés dans la restauration rapide : sur Internet, sur les salons professionnels, et en interrogeant les membres de votre réseau.
- Comparez les offres (prix pratiqués, délais de paiement, capacités d’approvisionnement, modalités de livraison) et négociez les tarifs en jouant sur les quantités commandées.
9. Faire connaître votre restaurant rapide et attirer des clients
Le succès d’un établissement de restauration réside à la fois dans la qualité de ses produits, dans la pertinence de son emplacement, dans l’implication de son équipe, mais aussi dans sa capacité à attirer la clientèle. Pour cela, il faut mettre en place une stratégie marketing efficace en tâchant de répondre à cette question : pourquoi les consommateurs choisiraient-ils votre établissement plutôt qu’un autre ? Voici quelques éléments de différenciation :
- L’originalité de votre concept.
- L’identité de votre restaurant : le logo qui apparaît sur tous les documents, le look général de l’établissement, le style décoratif ou le mobilier.
- Votre présence en ligne : création d’un site web pour présenter vos services, activité sur les réseaux sociaux, envoi d’emails, lancement de campagnes publicitaires digitales.
- Votre ancrage local : assurez-vous d’être connu des habitants du quartier (distribution de flyers, publicité dans les journaux locaux, mention sur le site de la mairie et sur les annuaires en ligne, organisation d’événements).
Le but est de faire connaître votre restaurant et de donner envie aux consommateurs de venir essayer. Le bouche-à-oreille fera le reste !
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Ouvrir un restaurant rapide suppose de suivre plusieurs étapes essentielles :
- Choisir le bon concept de restauration.
- Choisir entre l’indépendance et la franchise.
- Opter pour la bonne forme juridique.
- Établir un business plan.
- Remplir les obligations réglementaires.
- Créer l’entreprise.
- Souscrire une assurance.
- Trouver les bons circuits d’approvisionnement.
- Faire connaître votre restaurant et attirer des clients.
Pour créer une entreprise de restauration, il est important de prévoir le budget nécessaire. Celui-ci dépend grandement du type de restauration choisi et de l’ampleur du projet. Pour ouvrir un fast-food, par exemple, il faut compter entre 5 000 et 10 000 € pour la location des locaux, l’achat du matériel et du mobilier, et l’acquisition du stock. En franchise, il faut également prévoir un droit d’entrée, dont le montant varie en fonction de l’enseigne. Si vous envisagez de souscrire un crédit professionnel, pensez à prévoir un apport.