Réglementation des food trucks : tout savoir en 2025
La tendance est à l’innovation en matière culinaire. De la mode du street food ont émergé les food trucks (camions-restaurants). Il s’agit de camions ou camionnettes qui proposent un service de restauration sur place ou à emporter. Les food trucks peuvent offrir leurs services sur des foires ou lors d’événements privés. Ce symbole de liberté et de mobilité peut motiver de nombreux entrepreneurs. Or, derrière l’aventure du food truck se trouvent diverses réglementations : autorisations de stationnement, normes d’hygiène, assurances et équipements obligatoires, etc. Pour un entrepreneur non juriste, il peut être difficile de comprendre la réglementation du food truck. On vous explique tout dans cet article !
La réglementation du food truck s’étend sur plusieurs aspects de l’activité : la conformité du véhicule, l’affichage, les permissions de stationnement, etc.
Si aucun diplôme n’est exigé pour ouvrir un food truck, plusieurs formations peuvent être un plus pour vous démarquer.
Après un aperçu de la fiscalité des food trucks, découvrez la marche à suivre pour lancer votre activité.
La réglementation food truck : la conformité du véhicule
L’un des premiers éléments à vérifier avant de lancer votre activité est la conformité de votre camion. Voici les points essentiels :
- Permis de conduire : assurez-vous de posséder le permis adapté au poids et aux dimensions de votre camion.
- Homologation VASP : si votre camion a été transformé pour accueillir des équipements de cuisine, il doit obtenir l’homologation VASP (véhicule automoteur spécialement aménagé). Ce certificat garantit que les modifications respectent les normes de sécurité.
- Aménagement conforme : votre food truck doit être équipé d’un point d’eau, d’une hotte d’évacuation pour les fumées lors des cuissons, d’équipements bien fixés, étanches et lavables. L’intérieur doit répondre aux normes sanitaires, avec des matériaux facilement nettoyables.
- Électricité et gaz : les installations électriques et gaz (comme les plaques de cuisson) doivent être certifiées conformes. Faites appel à des professionnels agréés pour obtenir les certificats de conformité électricité et gaz.
- Équipements obligatoires : vous devez disposer au minimum d’un réfrigérateur, d’un lave-mains, et d’un extincteur pour prévenir les risques d’incendie.
Les normes d’hygiène alimentaire pour ouvrir d’un food truck
Que vous ayez acheté un camion d’occasion, neuf, ou que vous soyez en leasing, votre food truck doit respecter des normes sanitaires spécifiques.
Avant de lancer votre activité, vous devez suivre deux formations obligatoires :
- La formation aux règles d’hygiène alimentaire (souvent incluse dans les diplômes de la restauration). Son coût varie entre 200 et 500 € pour une durée de 14 heures minimum. Une dispense est possible si vous justifiez d’au minimum 3 ans d’activité dans le secteur en tant que gestionnaire ou exploitant. Vous trouverez la liste des organismes de formation sur le site internet de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.
- La formation HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) « Paquet hygiène » est obligatoire pour toute personne qui manipule des denrées alimentaires. Elle dure 34 heures et peut être financée par France Travail.
Enfin, si vous utilisez des produits d’origine animale (viande, poisson, œufs, etc.), vous devez déclarer votre activité auprès de la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Cette démarche est obligatoire pour garantir la traçabilité des aliments et permettre au service Hygiène et sécurité alimentaire de programmer des contrôles sanitaires.
Quel que soit votre projet d’entrepreneur : ouvrir un food truck, une poissonnerie mobile ou tout autre point de vente alimentaire ambulant, vous êtes soumis aux mêmes normes d’hygiène qu’un restaurant. Par exemple, les poissonneries comme les food trucks ambulants nécessitent des équipements spécifiques comme des bacs réfrigérés. Un investissement indispensable pour garantir la fraîcheur des denrées alimentaires.
L’affichage obligatoire d’un camion food truck
Pour exercer légalement, vous devez afficher certaines informations dans votre food truck, dont :
- Le nom de votre entreprise et son numéro SIRET.
- Les prix TTC des produits proposés, bien visibles pour les clients.
- La carte du jour et les menus proposés.
- L’origine des viandes et la liste des allergènes présents dans vos plats ou boissons à consommer sur place ou à emporter.
- La mention « Licence III » ou « Licence IV » si vous servez des boissons alcoolisées.
- L’interdiction de la vente d’alcool aux mineurs.
L’absence d’affichage peut entraîner de lourdes amendes : 1 500 € pour une personne physique et 7 500 € pour une personne morale. Prenez cette obligation au sérieux !
Les autorisations de stationnement de votre food truck
Exploiter un food truck, c’est avant tout choisir un emplacement stratégique. Mais pour stationner votre camion, vous devez obtenir des habilitations spécifiques.
L’adaptabilité et la mobilité du food truck : un avantage concurrentiel
L’un des atouts principaux du food truck est sa capacité à se déplacer pour suivre la demande. Vous pouvez changer de lieu selon les saisons, les événements ou les heures de la journée pour maximiser vos ventes.
Par exemple, un food truck garé près des bureaux en semaine peut s’installer sur des marchés ou des festivals le week-end. Cependant, cette mobilité implique de respecter des réglementations strictes, selon que vous stationnez sur un terrain privé ou sur le domaine public.
Installer le camion-restaurant sur un terrain privé
Si vous souhaitez vous installer sur un lieu privé comme un parking d’entreprise ou un jardin privé, il vous faudra simplement demander l’autorisation au propriétaire du lieu et du sol. Cet accord peut être accompagné d’un contrat mentionnant les modalités (durée, paiement d’une redevance, conditions d’occupation, etc.).
Installer votre food truck sur un terrain public
Pour pouvoir stationner sur le domaine public, plusieurs autorisations sont exigées, en fonction de votre situation :
- L’autorisation d’occupation temporaire (AOT) : accordée par la mairie ou la préfecture, cette autorisation food truck est obligatoire pour occuper une partie du domaine public (rue, place, etc.). Elle est soumise à redevance.
- Le permis de voirie : nécessaire si votre food truck occupe un espace avec emprise au sol (terrasse, mobilier, etc.). Ce permis est délivré par la mairie.
- Le permis d’installation sur un marché avec emplacement fixe : adressez-vous à la mairie. Vous paierez un droit de place.
- Le permis d’installation temporaire (marché ou événement ponctuel) : vous paierez une redevance pour place volante occasionnelle. Adressez-vous à la mairie ou à l’organisateur de l’événement.
Pour obtenir votre AOT, vous devrez effectuer des démarches auprès des collectivités territoriales. Bien souvent, elles apprécient de telles initiatives qui dynamisent les terroirs. Par contre, sachez que ces différents permis sont nominatifs et limitatifs.
Les démarches varient selon les communes, et certains emplacements stratégiques sont attribués sur candidature via des appels d’offres. Vérifiez sur Internet, les appels à candidature sont nombreux !
Quel diplôme faut-il pour ouvrir un food truck ?
Pour avoir le droit d’exercer votre activité d’exploitant de food truck, vous n’avez pas besoin d’un diplôme en particulier. Il est néanmoins conseillé d’avoir un CAP en cuisine ou un BEP métiers de la restauration et de l’hôtellerie.
Certaines écoles ou centres spécialisés proposent des formations spécifiques à la cuisine rapide ou à la street food. Vous apprendrez à concevoir des plats adaptés à la vente à emporter. En fonction de votre concept, vous pouvez également suivre des ateliers thématiques (pâtisserie, cuisine végétarienne, spécialités régionales, etc.) pour étoffer vos compétences et diversifier votre offre.
La fiscalité de la restauration food truck
Un food truck est soumis à une fiscalité similaire à celle des restaurants classiques. Vous serez redevable de :
- La TVA : le taux dépend de votre activité (10 % pour la vente de plats préparés à consommer sur place ou à emporter, 20 % si vous vendez des boissons alcoolisées).
- L’impôt sur les sociétés (IS) ou l’impôt sur le revenu (IR) : en fonction du statut juridique choisi (SARL, EURL, micro-entreprise, etc.).
- La CFE (cotisation foncière des entreprises) : calculée en fonction de votre chiffre d’affaires et de votre lieu d’activité.
La marche à suivre pour ouvrir un food truck
Vous avez longuement réfléchi et avez décidé de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale en ouvrant votre propre food truck ? Félicitations ! Mais avant de commencer à servir vos premiers clients, il est essentiel de respecter une série d’étapes pour transformer votre idée en projet viable.
Réaliser une étude de marché
La première étape consiste à réaliser une étude de marché pertinente pour bien comprendre votre environnement commercial. Commencez par dresser le portrait de votre client cible : étudiant, famille, travailleur de bureau, festivalier, etc.
Puis étudiez la concurrence. Analysez les autres food trucks ou établissements similaires présents dans votre zone d’activité. Quels types de plats proposent-ils ? À quel prix ?
Enfin, identifiez les emplacements stratégiques, c’est-à-dire les zones où votre food truck pourrait rencontrer une forte demande (marchés, parcs, festivals, zones d’affaires).
Rédiger le business plan de l’activité food truck
Ensuite, établissez un business plan solide. Il vous permettra de structurer votre projet et de convaincre d’éventuels investisseurs ou partenaires financiers. Ce document doit contenir :
- Votre concept : quel est le thème de votre food truck (cuisine du monde, street food française, vegan, etc.) ?
- Votre stratégie marketing : comment comptez-vous promouvoir votre activité (réseaux sociaux, flyers, partenariats avec des événements locaux) ?
- Vos prévisions financières : estimez vos coûts (achat ou location du camion, aménagement, permis de stationnement, matières premières) et vos revenus attendus.
Financer votre concept de restauration food truck
Le financement est souvent l’un des plus gros défis pour ouvrir un food truck. Les coûts peuvent varier en fonction de votre projet, mais prévoyez un budget initial compris entre 20 000 et 100 000 €, incluant :
- L’achat ou la location du food truck (comptez entre 10 000 et 50 000 €).
- L’aménagement du camion (équipements de cuisine, point d’eau, hotte, frigo).
- Les autorisations, assurances et démarches administratives.
- Les stocks de matières premières pour commencer.
Plusieurs options s’offrent à vous pour financer votre projet :
- Fonds propres : si vous avez des économies, cela peut réduire votre besoin de financement externe.
- Prêt bancaire : présentez votre business plan à une banque pour obtenir un crédit.
- Aides et subventions : renseignez-vous sur les aides à la création d’entreprise, en particulier dans le secteur de la restauration ou de l’artisanat.
- Crowdfunding : lancez une campagne pour financer votre food truck tout en créant une communauté autour de votre projet.
Choisir le bon statut juridique
Le choix du statut juridique est une étape importante car il détermine vos obligations comptables, fiscales et sociales. Voici les principales options :
- Micro-entreprise : idéal pour tester votre activité avec une gestion simplifiée. Attention cependant au plafond de chiffre d’affaires (77 700 € pour les activités de restauration).
- SASU ou EURL : ces statuts permettent de limiter votre responsabilité en cas de difficultés financières. Ils sont recommandés si vous envisagez de développer votre activité ou d’embaucher des salariés.
- SARL ou SAS : ces formes juridiques conviennent aux projets plus importants ou aux food trucks créés par plusieurs associés.
Prenez le temps de comparer les avantages et les inconvénients de chaque statut. Si besoin, faites-vous accompagner par l’un de nos experts-comptables.
Immatriculer votre entreprise de food truck
Une fois votre statut juridique choisi, vous devez immatriculer votre entreprise auprès du registre du commerce et des sociétés (RCS) si vous exercez une activité commerciale ou de la chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) locale si vous êtes artisan.
Comme pour toutes les formalités d’entreprise, la déclaration de création s’effectue via le guichet unique de l’INPI. Pour une entreprise individuelle, cette seule démarche suffit. Pour une société, plusieurs démarches sont à effectuer avant la déclaration au guichet unique : rédaction des statuts, dépot du capital social à la banque et publication de constitution dans un journal d’annonces légales.
Une fois votre immatriculation validée, vous recevrez votre numéro SIRET (un numéro obligatoire pour exercer et facturer légalement).
Obtenir une carte de commerçant ambulant
Pour pouvoir vendre vos produits de façon itinérante, vous devez obtenir aussi une carte de commerçant ambulant, même si votre activité est saisonnière. Voici les démarches :
- Remplissez le formulaire n° 14022 et transmettez-le par mail, par courrier, ou déposez-le sur place soit à la CCI (chambre de commerce et d’industrie) pour les commerçants, soit à la CMA pour les artisans ou les artisans-commerçants.
- Fournissez les documents requis (pièce d’identité, justificatif de domicile, extrait Kbis si vous avez déjà immatriculé votre entreprise).
- Réglez les frais (environ 30 €).
Cette carte est valable 4 ans. Pensez à la renouveler un ou deux mois avant son échéance !
Dans plusieurs cas de figure, la carte de commerce ambulant n’est pas obligatoire :
- Si vous ne vous déplacez pas hors de votre commune de domiciliation professionnelle.
- Si vous vous déplacez au domicile des clients.
- Si vous possédez un emplacement fixe sur un marché couvert ou découvert.
Souscrire les assurances adéquates
Enfin, plusieurs assurances sont indispensables pour pouvoir exercer dans le secteur de la restauration mobile :
- La responsabilité civile professionnelle pour couvrir les dommages causés à un tiers (client ou fournisseur).
- L’assurance multirisque qui protège votre food truck et vos installations en cas d’incendie, vol ou vandalisme.
- L’assurance auto : obligatoire pour le camion, elle doit inclure les déplacements liés à votre activité.
- Optionnelle, la garantie perte d’exploitation peut être utile en cas d’arrêt de votre activité (panne, accident) pour limiter les pertes financières.
Ouvrir un food truck en 2025, c’est saisir une opportunité passionnante dans le secteur de la restauration. Mais cette liberté s’accompagne d’une responsabilité : respecter la réglementation food truck en vigueur. Si vous souhaitez bénéficier d’un accompagnement sur mesure pour votre projet entrepreneurial, l’équipe de Keobiz et ses experts-comptables en restauration sont là pour vous guider à chaque étape. À très bientôt pour de nouvelles aventures culinaires !
Obtenir un devis gratuit et sans engagement !
Oui, avec un chiffre d’affaires annuel moyen compris entre 50 000 et 150 000 €, un food truck peut être très rentable. Les coûts fixes sont réduits (pas de loyer comme pour un restaurant) et l’investissement de base est moindre. Bien sûr, sa rentabilité dépend avant tout de votre gestion, de vos marges sur les produits et du choix stratégique de vos emplacements.
Oui, si vous faites des cuissons à bord de votre remorque, une hotte d’évacuation est obligatoire pour extraire les fumées et respecter les normes de sécurité et d’hygiène. L’absence de hotte peut entraîner des sanctions lors des contrôles sanitaires.
Pour installer votre food truck sur un terrain privé, vous devez obtenir une autorisation écrite du propriétaire. Cette autorisation d’occupation peut inclure des conditions spécifiques (durée, redevance, utilisation de l’espace).